TRON Evolution - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Flob, le 11/02/2011 (Tags : tron evolution test jeux film univers video
Mélange fluo à la sauce cybernétique d'un Prince of Persia moyen et d'un God of War peu inspiré, Tron Evolution n'est cependant pas un mauvais jeu vidéo. Juste une adaptation de plus dictée par les sirènes du marketing, à défaut de l'être par la jouabilité.
Qui dit grosse production cinématographique dit de plus en plus souvent adaptation vidéoludique. Il en est évidemment de même avec le dernier produit de Disney, suite du mythique film Tron qui avait marqué les esprits il y a bientôt trente ans. Comble de cette logique de formats dérivés, l’œuvre originale a pour héros un concepteur de jeux vidéo emprisonné dans sa création. Retour aux origines ou comment le serpent du marketing se mord la queue…
"Tu serais gentil d'enlever ton casque chéri"
Élément tout de même important à noter, le scénario du jeu vidéo se déroule entre le premier film et sa suite, actuellement en salle, Tron l’héritage. Un choix intelligent empêchant les spoilers et créant une sorte de mythologie Tron, incitant de même les fans à se procurer ce Tron Evolution pour tout savoir sur la Grille. Enfin plutôt le Damier sur consoles, car les traducteurs français ne se sont pas mis d’accord sur le nom à donner au monde virtuel noir, blanc, bleu, et orange fluo de Tron (ha oui, et aussi vert dans le JV…)
Pour faire court, CLU 2.0, deuxième version du programme créé par Kevin Flynn et réplique virtuelle de ce dernier (Jeff Bridges version 1984), réalise un coup d’état avec pour objectif d’éradiquer les ISO, programmes créés « par magie » dans le Damier. Vous, programme de sécurité évolutif, allez devoir progresser dans cet univers inhospitalier en faisant diverses acrobaties et en jouant de votre disque contre les sbires du clone digital malfaisant.
Croisement des genres entre Prince of Persia pour les déplacements et God Of War pour les affrontements, Tron Evolution n’est cependant pas au niveau de ces productions. La faute à une jouabilité un peu lassante accentuée de phases répétitives, tant en plateforme qu’en combat. Une bonne partie du titre se compose donc d’un enchainement de ces deux gameplay : on saute un peu, on s’accroche partout, on arrive dans une salle fermée, des gens s’enfuient, des méchantes sentinelles arrivent, on les combat toutes, on sort de la salle, on saute un peu, on s’accroche partout… Et cela dans des décors plutôt vides et similaires. Bon il faut signaler que l’univers épuré du film n’a pas vraiment aidé les développeurs, qui s’en sont tout de même bien sortis en réinterprétant la charte graphique pour la rendre ludique. Car oui, on peut tout de même bien s’amuser dans la Grille (pardon, le Damier
Le Lumicycle est plus maniable en multijoueur), ceci en partie grâce à un gameplay très axée sur l’agilité et la rapidité de son héros. Que ce soit pour sauter de plate-formes en plate-formes ou lors de combats contre plusieurs adversaires, vous serez souvent obligés de rester perpétuellement en mouvement, sous peine de finir désintégré. Un inconvénient qui risque d’être fréquent, la faute à une caméra dynamique parfois maladroite et désorientée, ou à des séquences de jeu mal inspirées, comme celles de pilotage de la Lumicycle, cyber moto au rayon lumineux mortel.
Heureusement, cela ne vous coûtera généralement que quelques secondes de votre temps, les chargements étant plutôt rapides, tout comme la recherche de parties multijoueurs d’ailleurs, exécutables à tout moment en cours de jeu. Proposant divers modes classiques, comme des matchs à mort ou de la capture de zone, le multijoueur de Tron Evolution est assez sympathique et techniquement réussi (connections faciles et rapides). De plus, il est intimement lié à la campagne solo et permet de cumuler l’expérience acquise en ligne avec celle obtenue hors-ligne. Vous pourrez ainsi faire progresser votre personnage en lui achetant les dernières optimisations de disque. Car pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit de l’arme officielle de Tron, un cercle ajouré de métal que vous envoyez sur votre ennemi tel un boomerang (heureusement il revient plus rapidement). Monter en niveau vous permettra alors d’utiliser les diverses fonctionnalités de votre arme, à varier suivant l’adversaire qui vous fait face. Ne croyez pas pour autant que les affrontements sont très tactiques, il s’agit surtout de tourner autour de ses adversaires tout en les attaquant et en matraquant les mêmes
Le disque est votre seule arme, mais quelle arme !boutons, sans oublier de grimper de temps en temps sur certains éléments du décor pour recharger sa santé et son énergie. De quoi en lasser certains tandis que d’autres continueront de se déchainer sur leur manette pour exploser des ennemis à tour de bras. Un défouloir que les mêmes joueurs seront content de retrouver dans les phases de Lumitank, un char lourd et lent, mais à la puissance de feu dévastatrice. Certes, ce ne sont pas les moments les plus intéressants du jeu, mais ce côté shoot rappelant certains vieux jeux n’est pas déplaisant.
Il faut avouer que nous n’attendons généralement pas grand-chose des adaptations vidéoludiques de films à gros budget, en principe peu réussies. Tron Evolution ne s’en sort pas si mal, assurément desservi par une caméra perturbante, mais aussi par des phases de jeu et des décors répétitifs. Pourtant, le temps passe finalement assez vite, en partie il est vrai grâce à la durée réduite de sa campagne solo, qui reste tout de même plus longue que certains hits comme Call of Duty. Certes aussi, le multi n’égale pas ce dernier, mais il s’avère cependant supérieur à d’autres dans le domaine et permet de repousser l’expérience Tron de quelques heures. Ainsi, à l’instar de son créateur Kevin Flynn, nous nous sommes plutôt plu dans cet univers virtuel, mais à condition de ne pas y rester enfermé trop longtemps.