6.5/10Wet - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 27/10/2009
Notre verdict : 6.5/10 - Pwet ! (Fiche technique)

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Rubi est belle. Elle est aussi chasseur de primes et distribue autant les balles de magnum que les insultes. Wet, ou le portrait d'une vraie femme fatale !

Meet Rubi Malone…

Une femme selon mon cœur ! Elle est belle, elle jure, elle boit, et elle crache la mort à bout portant en faisant des galipettes en slow motion, comme certaines de mes ex dans la vraie vie.

Rubi est belle !
Rubi est belle !
Oui, bien que fortement inspirée de toute une kyrielle de figures emblématiques de la série B façon double programme seventies (la
Uma Thurman de Kill Bill en tête), je ne peux nier avoir été séduit par sa prestance dans le dernier titre de Bethesda Softworks. Enfin, surtout quand elle dessoude de l’affreux par paquets de douze en courant sur les murs, parce que quand elle se contente de marcher ça le fait beaucoup moins.

Stylistiquement sous influence, Wet transpire (désolé) totalement le respect de la Tarantino-y-Rodriguez touch jusque dans les plus petits détails. Ainsi non contente d’être belle, farouche, grossière, de manier le sabre et de flinguer à tout va dans un Hong Kong peuplé uniquement de fourbes en costard cravate et manteaux en simili-léopard, Rubi se soigne à grand coups de gnôle quand elle est blessée et évolue sur fond d’image pelliculée-scratchée façon projo underground. Et autant certains aspects visuels et contextuels sont poussés à l’extrême (Rubi s’envoie une bonne rasade et lance ensuite la bouteille dans les airs avant de la dégommer d’une balle, comme ça, pour le fun, avant de continuer sa route à travers des décors au design fouillé), autant d’autres sont incroyablement peu développés, révélant par là même une sorte de flemmardise qui fait retomber le soufflé (l’ombre des personnages est une vilaine tache noire digne de la PS2, certains objets sont mystérieusement incassables alors que deux mètres avant les mêmes étaient destructibles, et pire encore la séquence d’ingurgitation de gnôle nous est resservie, c’est le cas de le dire, jusqu’à plus soif et sans aucune variation. On peut même dire sans mentir que passé le premier niveau la suite du jeu n’est qu’une répétition de la structure de départ avec des upgrades, le tout enrobé d’un scénario qui peine à nous accrocher tant il est truffé de clichés).

Rubi à la classe !
Rubi à la classe !
C’est un peu le problème avec Wet. On a honnêtement à faire à un bon jeu. Pas extraordinaire loin de là, mais jouable et plein de bonnes idées (toutes repiquées à d’autres titres plus prestigieux il est vrai). Mais on se trouve également confronté à une dichotomie troublante. Car certes on ne peut que saluer l’initiative de porter le terrain de jeu sur les terres du film grindhouse (ce qui, à l’exception de House of the dead : Overkill n’a pas été assez ouvertement tenté), mais en même temps l’ensemble reste une accumulation plus ou moins heureuse de tous les lieux communs inhérents à ce type de productions référencées, que ce soit dans le jeu vidéo ou dans le cinéma de genre, et en prime le tout est servi par une réalisation technique des plus inégale. On sent pourtant dans le level et le character design une volonté de pousser au plaisir de la cabriole sanglante et stylée, et ça marche ! Diriger Rubi est franchement agréable et chaque zone de jeu est ouvertement faite pour favoriser le fun de situation sans avoir jamais vraiment à se demander d’où on vient ni où on va. En plus ça gicle grave ! Et pour ce qui est du fond il y a une indéniable envie de se poser comme une première référence dans le genre, et là Rubi voit rouge !
Rubi voit rouge !
ça marche par contre beaucoup moins bien. Because faire du grindhouse c’est cool, mais si c’est pour bouffer à tous les râteliers et reprendre à la touche près le gameplay d’illustres ainés comme Stranglehold, Max Payne ou Devil May Cry, et ce sans jamais innover, c’est forcément courir au clash et se heurter à la comparaison peu flatteuse avec ces titres plus que référentiels en la matière, des jeux qui trônent au firmament du genre parce que précurseurs dans leur domaine, et donc forcément plus intéressants à jouer car eux ont pris des risques. Fort de ce constat, il est clair en définitive que l’habillage quel qu’il soit ne peut pas y changer grand chose. 

Un bon point pour Wet cependant, qui paradoxalement est également un de ses points faibles, c’est qu’il n’est pas prétentieux. On s’y amuse bien mais on se dit souvent que les développeurs auraient pu voir plus grand, auraient pu sortir du cahier des charges imposé plutôt que de réitérer à l’infini une formule certes sympathique mais rapidement redondante qui ne cherche jamais à s’extirper du sempiternel schéma couloir-shoot-arènes-shoot-boss-shoot. Et les rares tentatives de varier le gameplay, comme les QTE et les phases où Rubi passe en mode « berserk » (sans raison particulière elle se met à voir rouge, littéralement, et dans un état de quasi-invincibilité massacre tout ce qui passe à sa portée) n’apportent finalement rien du tout, que ce soit au jeu ou à l’histoire.

Rubi vous emm.....!
Rubi vous emm.....!
Mais bon, Wet reste quand même un très agréable défouloir bien survitaminé qui en l’état s’apprécie comme un bon petit film du samedi soir (et qui conséquemment s’oublie aussi vite une fois la partie terminée). On passe donc un bon moment, sans prétention (hélas) mais franchement plaisant, ce qui n’est déjà pas si mal. Par contre demain c’est dimanche, et le film de la soirée c’est Uncharted 2. Une production d’une tout autre envergure à savourer plusieurs fois et qui elle ne s’oublie pas !