7.5/10Dark Messiah - Test

/ Critique - écrit par gyzmo, le 25/11/2006
Notre verdict : 7.5/10 - Dark (and light) fantasy (Fiche technique)

Tags : dark messiah might magic test jeux fps

Dark Messiah est un produit finement réalisé comme l'attestent ses nombreuses illustrations sonores immersives et ses compositions musicales éclatantes.

 

 

Mandaté par le Mage Phenrig, le jeune Sareth se voit offrir le poste faussement gratifiant de « convoyeur du Crâne des Ombres », relique ancestrale et clé de la geôle du Souverain Démon - lequel, fort remonté d'avoir été incarcéré, attend depuis des lustres l'heure de sa mise en liberté. Evidemment, face à l'importance de cette mission, le Pygmalion Phenrig ne pouvait laisser aller son apprenti sans surveillance jusqu'à la cité de Heaumeroc, le lieu de destination. Aussi, eût-il la malice de fusionner l'esprit de Sareth avec la troublante Xana, entité en apparence protectrice...

 

Voici annoncé, à peu de choses près, les bases d'une intrigue, vous l'aurez tous deviné, peu engageante. Ennuyeux au possible diront les mauvaises langues, totalement convenue modéreront les autres, la trame principale de Dark Messiah ne figurera jamais au Panthéon des oeuvres marquantes. Et ce n'est pas manquer de tact que de commencer cette chronique de la sorte, car à l'origine de cette histoire simpliste, deux entreprises qui nous ont habitué à plus séduisant : Ubisoft, le ténor international de l'édition de hits vidéoludiques, et Arkane Studios, développeurs lyonnais d'un des plus remarquables jeux d'action / aventure sur PC (ici).


Cela étant dit, Dark Messiah confirme tout de même les compétences d'Arkane Studios en matière de conception 3D. Malgré la linéarité de chaque tableau (une seule entrée, une seule sortie), les chemins alternatifs et les salles secrètes abondent au milieu d'atmosphères magnifiques et d'architectures monumentales. Mais de cette grandeur permise par le moteur Source (de Valve), tantôt vertigineuse, tantôt répétitive, découle deux soucis. Tout d'abord, les temps de chargement sont nombreux et, pour peu que votre machine ne soit pas très performante, abusivement long - à l'instar des 10 Go d'espace disque nécessaire pour l'installation de l'ensemble de Dark Messiah (partie solo, mode multi, logiciel Steam et quelques dizaines de raccourcis bureau associés). Ensuite, le sentiment de vide est immense, faute à la faible proportion d'accessoires décoratifs mais surtout à un manque cruel de figuration. La population et les ennemis se font rares dans certains lieux traversés si bien que vers la fin, alors que l'intensité devrait être à son apogée, Sareth se retrouve pratiquement tout seul, aidé (ou pas) d'une petite voix dans sa tête et ralenti par une grande lassitude en guise d'unique ennemi.


En mode standard, le jeu ne résistera pas longtemps au plus fervent bretteur (un comble pour une estampille Might and Magic et dont les Heroes sont connus de quelques-uns pour leur grande difficulté). En effet, les affrontements ne sont pas des plus étourdissants. Ils le deviendront encore moins pour les égorgeurs et hommes de l'ombre pour lesquels 90% de l'aventure se déroulera, certes à pas de loup, mais les doigts bien enfoncés dans le nez... et jusqu'au poignet. D'ailleurs, c'est en un tour de main que le dernier Big Boss (ou les imposantes créatures qui l'ont prédécédé) se fera dégommer par les fines lames : tout simplement lamentable. Pourtant, les six premiers chapitres accrochent et poussent à espérer encore plus d'action ! La mise en scène ultra scriptée embarque le joueur dans quelques situations intenses (courses-poursuites, phases d'infiltration). Les diverses façons de mettre hors-jeu l'adversaire, l'interaction avec l'environnement, les combats rapides mais nerveux, les Fatality jubilatoires suivant l'arme utilisée, la fluidité des animations et le gameplay intuitif font de Dark Messiah un soft tout de même irrésistible et défoulant. Mais voilà : passer le temps de la surprise et venu celui de la maîtrise, le jeu campe sur ses acquis, ne se renouvelle plus et s'essouffle à court terme. Du coup, on en fait vite le tour et rejouer l'aventure n'est plus incitant.


Dark Messiah
, en plus d'être visuellement splendide - avec un petit bémol pour les paysages extérieurs, assez rudimentaires, est un produit finement réalisé comme l'attestent ses nombreuses illustrations sonores immersives et ses compositions musicales éclatantes. Côté divertissement, ne vous attendez pas à une histoire et des dialogues tout aussi prodigieux (loin de là). Si toutefois vous abordez l'aventure en mode difficile, l'adrénaline comblera cette faiblesse scénaristique, à mon sens majeure. Les joueurs plus réservés auront également de quoi satisfaire leur appétit virtuel de sournoiserie : Dark Messiah, sur de nombreux points, n'est pas sans rappelé l'excellente franchise des Thief. Et pour ceux qui recherchent un bon fps médiéval-fantastique teinté de jeu de rôle (très simplifié), le dernier né d'Arkane Studios les contentera aisément. Enfin, les plus téméraires - et frustrés d'avoir fini le jeu solo en dix petites heures, pourront se lancer dans la croisade multijoueur (campagne de seulement cinq gigantesques cartes), supervisée cette fois par le studio de développement Kuju Entertainment.

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