8.5/10MadWorld - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 27/03/2009
Notre verdict : 8.5/10 - Let's paint the town red !! (Fiche technique)

Tags : madworld test wii jeux jack beat boss

De la violence, de l'audace et du fun ! Une formule qui marche toujours, mais rarement poussée à ce paroxysme. Welcome to MadWorld!

Ca fait du bien ! Oh oui ça fait du bien par les temps qui courent où uniformisation et manque d’originalité sont hélas le lot trop fréquent du joueur en demande de fun (n’est ce pas monsieur Capcom ?) de voir débarquer une bombe comme MadWorld !

Jack is coming to town!
Jack is coming to town!
Varrigan city est tombée sous le contrôle d’une bande de terroristes qui ont coupés tous les accès à la ville. Personne ne rentre et surtout personne ne sort ! Et tout malchanceux resté à l’intérieur est obligée de participer à un jeu de télé réalité particulièrement sadique : le DeathWatch, où le seul but est de massacrer son voisin sans se faire étriper par la horde de loubards psychotiques qui ont envahi les rues, et pour gagner au DeathWatch une seule chose compte, être le dernier debout ! C’est alors que dans cet insensé maelstrom de violence débarque une imposante silhouette, un homme bien décidé à être « the last man standing ».

Chili con carnage !

Rappelons le principe du jeu : MadWorld est un beat em’ up survolté qui mise à fond sur la représentation outrancière de sa violence graphique, ce qui pourrait faire grincer beaucoup de râteliers si les développeurs de PlatinumGames n’avaient pas choisi pour leur premier titre une esthétique très orientée BD noir et blanc tendance Sin City. Le résultat ? Une joyeuse boucherie d’une hallucinante sauvagerie, mais tellement « hénaurme » qu’on ne peut s’empêcher de s’esclaffer à chaque mise à mort ! Et pour cause, quand il ne découpe pas ses opposants dans le sens de la longueur à l’aide de la tronçonneuse équipée sur son bras droit, le « héros » (Jack, just Jack !) utilise absolument tout ce qu’il y a dans le décor (métro et piranhas compris !) pour que l’écran se couvre de grandes giclées écarlates, et toujours avec style, car dans le jeu fatal du DeathWatch, plus les bandes sont décimées avec (mauvais) goût, plus la côte grimpe. Alors commencer par bourrer hargneusement le tarin d’un punk c’est bien, mais continuer en lui enfonçant dans le crâne un panneau de signalisation arraché au sol, c’est mieux ! Et pourquoi s’arrêter là ? Pourquoi ne pas le balancer dans ce baril enflammé, avant de l’empaler furieusement sur ce grand mur de piques ?T'as une bonne tête toi!
T'as une bonne tête toi!

Sans jamais se prendre au sérieux, MadWorld est un véritable catalogue des moyens possibles et imaginables permettant d’étriper, éventrer, décapiter, désintégrer, bref réduire en bouillie ses adversaires, et ce jusque dans des challenges complètement barrés tel que le « human darts » où les contestants servent de fléchettes qu’il faut envoyer à grands coups de battes sur une immense cible. Je ne vais pas spoiler, sachez juste que c’est loin d’être le pire ! Et les affrontements avec les boss délirants du jeu donnent quant à eux droit à des séquences de quick time events bien nerveuses se terminant dans des bains de sang aussi jouissifs que spectaculaires !

A la grande différence d’un Manhunt, qui traite d’un sujet similaire mais sur un mode « réaliste », MadWorld ne cherche aucunement à distiller le malaise mais à proposer du fun du fun et encore du fun de la façon la plus politiquement incorrecte possible (à un public averti certes, mais la pochette du jeu est sans équivoque, alors peu de chances à l’arrivée de dire qu’on a été trompé sur la marchandise), et se permet du coup tous les délires sur le principe scénaristique bien connu de l’accumulation (en gros plus il y a de cadavres outrancièrement empilés moins on prend ça au sérieux). Et si les deux jeux doivent beaucoup à big John et son New York 1997, l’ambiance pour Manhunt, le pitch pour MadWorld, ce dernier adopte un style « rentre dedans » qui décomplexe le joueur (averti, encore une fois) dès les premières secondes, ne serait-ce que par la dégaine de son héros, sorte de croisement entre Hellboy et un biker post apocalyptique, son parti pris d’afficher les onomatopées à l’image façon comics (Kraaak, skreech, vroom !) ou la présentation de chaque nouveau challenge par un animateur looké maquereau façon seventies qui se fait systématiquement mettre en lambeaux par sa pulpeuse assistante et qui pourtant revient toujours pour à nouveau se faire mettre en charpie au défi suivant.Tu sais pas lire!? Ca dit
Tu sais pas lire!? Ca dit "attention"!

Le style graphique fait merveille et on reconnait bien là le travail de feu Clover Studio, maintenant ressuscité sous le label PlatinumGames et œuvrant sous la houlette de Sega. On pense bien sûr à Okami (pour le côté crayonné), ainsi qu’à Devil May Cry et Viewtiful Joe (pour sa jouabilité qui récompense le style), et à tous leurs titres passés qui nous rappellent qu’il y a encore des développeurs qui savent prendre des risques en jouant la carte de l’originalité et de la liberté de ton.

Presque un sans fautes donc, car le soft souffre hélas de quelques menus défauts, comme un mode deux joueurs anecdotique, un repositionnement de caméra assez mal géré ainsi que quelques petits soucis d’ergonomie dus à un placement des boutons pas toujours optimum sur la wiimote. On a par exemple parfois tendance à faire glisser son pouce sur la touche "-" dans le feu de l’action, ce qui met le jeu en pause lorsqu’on est en plein rush d’adrénaline. Pas pénalisant, mais un peu pénible tout de même quand ça arrive (ceci dit, il est vrai que j’ai plutôt de grandes paluches).

On pourra déplorer également une durée de vie assez faible, mais heureusement le replay value est énorme, et on y retourne gaiement pour bien peaufiner son art du carnage et péter les scores des divers challenges, voire débusquer ceux que l’on n’a pas trouvé la première fois.

Jack, ou l'art de couper court aux problèmes
Jack, ou l'art de couper court aux problèmes
Alors à l’arrivé MadWorld est bien le hit espéré. Beau, varié, irrévérencieux, et malgré les petits bémols sus cités totalement jouissif à jouer avec le combo nunchuk-wiimote, c’est un vrai « must have » libérateur et défoulatoire qui nous rappelle que le jeu vidéo quand il est entre de bonnes mains transcende les genres au nom de l’amusement pur et dur, une leçon que n’ont visiblement pas retenu les développeurs du foutage de gueule Resident Evil 5 !

A consommer sans modération donc, en attendant Bayonetta, prochaine bombe annoncée du studio PlatinumGames.

Vivement !

Who's next!?
Who's next!?