Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty - Test

Après des années d'attente, Hideo Kojima nous sort la suite de l'excellent Metal Gear Solid. Premier constat, cette suite pourrait se présenter comme un gros mix de nombreuses éléments. En effet, Metal Gear Solid 2, de par la scénarisation extrême du jeu et des nombreuses cinématiques, n'est pas complètement un jeu ni un simple film interactif. De même, alors que les combats sont très réalistes et violents, beaucoup d'éléments sont très second degré : les posters tirés d'fhm, les "ZZZ" au-dessus des soldats qui dorment.... Enfin, bien que l'on reconnaisse le style japonais avec les émotions très expressives des personnages et la présence de gros robots, on trouve une fascination pour les armes et l'armée en général très américaine. Quoi qu'il en soit, Metal Gear Solid 2 est un très grand titre.

Je ne vais pas vous raconter l'histoire car ce serait gâcher le scénario, mais sachez que vous n'incarnerez très peu de temps Solid Snake. Niveau gameplay, c'est un jeu d'infiltration c'est à dire qui favorise toujours l'emploi de techniques douces et silencieuses plutôt que de rentrer dans le tas (j'ai essayé et ça ne marche vraiment pas). Pour cela, vous pouvez effectuer moultes actions : étrangler les gardes, les endormir avec des balles appropriées, planquer leur cadavre dans des placards, vous suspendre à des corniches, raser les murs, ramper... Et j'en passe. Les gardes ont oubliés d'être bêtes et leur IA vous donnera du fil à retorde : s'il vous repèrent ou vous entendent, ils vont vous traquer, fouiller les pièces... Par exemple, vous pouvez avancer caché dans une boite. Si vous ne vous arrêtez pas dans une position convenable (genre en travers d'un couloir), le garde va s'interroger et va finir par soulever la boite. Évidemment, si l'alerte est donnée, ses petits copains rappliquent. La prise en main n'est pas des plus faciles et les manchots dans mon genre auront du mal à marcher mais on finit par s'y faire. Originalement en vue à la troisième personne, vous pouvez passer en vue subjective pour ajuster vos tirs ou regarder autour de vous.

Les missions proposées sont vraiment tripantes et assez variées : on aura l'occasion de désamorcer des bombes avec du spray réfrigérant, prendre des photos du fameux metal Gear... Chaque mission comporte des boss et un nombre impressionnants de cut-scenes réalisés avec le moteur du jeu pour nous présenter les persos qu'on rencontre ou pour faire avancer l'histoire. Le problème c'est que ces cut-scenes sont parfois vraiment trop longue et le cote cinéma du jeu fait place au coté ennuyeux. Certaines sont la juste pour dire "attention, y'a un gars pas loin". De plus, l'action est régulièrement cassée par des kilomètres de dialogues dans le com-unit pas toujours passionnants.

Honnêtement, je pinaille pour essayer de trouver des défauts car ce n'est pas la réalisation qui va m'en apporter : en effet, le jeu pousse la PS2 dans ses derniers retranchements avec des textures magnifiques, des sublimes effets d'eau et de transparence, des modèles 3d d'une rare qualité... et le tout sans presque aucun temps de chargements. Bref, la grosse claque graphique qui est la pour rappeler que la PS2 en a dans le ventre. N'oublions pas la remarquable bande sonore dont les musiques vous transporteront tout droit au coeur de l'action.
On peut reprocherà Metal Gear Solid 2 sa durée de vie moyenne (10-15h) mais les mauvais dans mon genre ou les courageux qui joueront en hard mettront plutôt 20 voire 25 heures. De plus, le jeu est tellement fourni en détails qu'on peut le refinir avec le même plaisir. Pour finir, konami nous gâte avec la présence du DVD de bonus contenant plein de goodies dont le making-of made in Fun Player.

En bref, Metal Gear Solid 2 est un jeu parfait même si certains fans du premier seront surement déçus. Tout au long du jeu, on ressent une émotion telle qu'on arrive difficilement à lâcher le pad. Jamais un jeu ne nous aura autant impliqué dans l'histoire et jamais un jeu ne vous laissera la meme impression que Metal Gear Solid 2, celle de penser qu'on a joué à un très grand jeu tout en restant bouché bée alors que le générique de fin défile. On a qu'une envie : remercier M. Kojima de nous avoir offert un tel chef d'oeuvre cinemato-ludique et prier pour que la suite soit aussi bien !