Prince Of Persia - 2008 - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Guillaume, le 03/12/2008 (Tags : prince persia jeux test elika ubisoft xbox
Prince of Persia revêt une nouvelle garde-robe pour une aventure où l'obscurité affronte la lumière. Elika, rencontrée sur la route, sera aux côtés du Prince, prête à le sauver à tout instant.
Le Prince de Perse est une figure emblématique du jeu vidéo depuis qu'on l'a aidé à traverser en temps limité un jeu en 256 couleurs... Depuis tout ce temps, il n'a pas chômé et on s'est attaché à ce personnage capable des plus grandes prouesses, aussi bien au combat qu'en escalade de murs.
En ce mois de décembre 2008, il est de retour pour une nouvelle aventure. La lutte entre le bien et le mal est au programme, avec une aberration incroyable, puisqu'ici le Prince n'est plus le Prince. C'est plutôt un de ses avatars. Faisant penser imperceptiblement à Johnny Depp période Pirates des Caraïbes, il est solitaire et égaré dans un immense domaine, à la recherche de son âne lorsque débute l'aventure.
N'écoutant que son courage, ses valeurs de défense de la veuve et l'orphelin, surtout quand la fille est jolie, et certainement son machisme de bas-étage, il va secourir une inconnu du nom d'Elika. Les ennuis s'enchaînent alors...
L'art illustre et ruse
Dans ce Prince of Persia, la grande nouveauté se situe au niveau du graphisme. Si on sait que la Xbox est capable de délivrer du très lourd, on reste surpris, agréablement, par la patte artistique du jeu. On évoque les termes d'Art illustratif pour désigner la chose. C'est assez significatif puisque tous les éléments en trois dimensions sont enrobés d'une couche de cell-shading un peu particulière. Les contours sont généralement bien encrés tandis que les détails restent visibles.
Purification !Des captures d'écrans, figées, permettent de se rendre compte que l'on est bien en présence d'une illustration qui s'anime, plutôt que d'une animation qui s'illustre.
Pourtant, le Prince n'est pas en reste lorsqu'il se déplace. On ne peut pas dire qu'il soit gracieux, mais en tout cas, il se meut avec aisance. C'est d'autant plus étonnant qu'il est capable d'escalader toutes sortes de parois, courir le long des murs, attraper des anneaux pour repartir de plus belle, ainsi que de défier la pesanteur en réussissant sans mal à s'accrocher et évoluer la tête à l'envers.
Depuis toujours le Prince se déplaçait avec une grande habileté. Que l'on soit rassuré, rien n'a changé, il est même certainement plusieurs crans au dessus des primates, et la touche artistique qui s'y ajoute devrait même permettre de ravir ceux qui aiment voir des jeux qui tentent de se démarquer.
On souffle que le parti-pris graphique est une réaction au succès d'Assassin's Creed : histoire de ne pas entraîner de confusion dans l'esprit du public qui pourrait ne voir qu'un seul et même concept de jeu bac-à-sable de plateforme, il fallait creuser la différence, d'autant plus que les deux oeuvres ont été développées par les studios d'Ubisoft Montréal.
Le seul bémol que l'on peut percevoir est l'antialiasing qui, comme sur de nombreux jeux Xbox 360, est un peu juste...
Deux jeux en un
Vous l'aurez déjà compris, le Prince passe le plus clair de son temps à démontrer son agilité. Le moindre déplacement implique une escalade, une course le long d'un mur ou toute autre activité athlétique. Les niveaux sont fait de telle façon qu'il ne peut en être autrement. C'est plutôt sympathique lors des premières heures de jeu, puis, c'est comme tout... on s'en lasse. Heureusement, une fois le jeu pris en main les plus terribles obstacles ne présentent plus aucune difficulté.
Mis à part les sauts entre colonnes qui, abordés un peu trop rapidement, mènent au fond du gouffre, rien n'est insurmontable. On en est même plutôt déçu.
L'aire de jeu est divisée en zones auxquelles on peut accéder de différentes façons. Ainsi, on nous promet une rejouabilité réelle. Permettons-nous d'en douter puisque les zones elles-mêmes sont figées, pas du tout comme un Diablo dont les niveaux étaient aléatoirement formés.
Le Prince ne fait pas que se balader. Il doit aussi affronter l'adversité. Pour cela, il est équipé d'un coutelas qui lui rendra de fiers services, mais pas autant que la compagnie d'Elika qui se battra avec lui. En enchaînant les touches et les coups, les combos pleuvent.
Les combats ont la particularité d'être totalement détachés du reste du jeu. C'est à dire qu'il y a un mode de jeu plateforme, et un mode de jeu combat. Cela augmente, de prime abord, l'impression de défi lié à l'affrontement. Lorsque l'on rencontre un ennemi (qui sont forts peu nombreux), on ne peut plus que se battre. Impossible de courir vers un mur pour l'escalader et s'enfuir. Si le concept de l'arène était poussé jusqu'au bout, on serait en face d'un véritable jeu de baston, façon soulcalibur ou autres consorts. Mais dans les faits, ceux-ci sont plutôt limités. On se contente de pianoter rapidement pour sortir les combos les plus efficaces, sans vraiment se poser de questions. La plupart du temps on entraîne l'ennemi hors des limites du ring de façon à mettre fin au combat en vainqueur. Heureusement, certains ennemis ne peuvent pas être vaincus de cette manière, ce qui n'implique pas qu'il soient plus difficiles à vaincre.
Gros point noir, les adversaires sont à peu près toujours les mêmes. On retrouvera régulièrement des têtes connues, jamais complètement éliminées, qui ramènent leur pomme afin de nous empêcher de rétablir la lumière dans le royaume.
On a vu que les combats étaient peu difficiles, pourtant le jeu est pourvu d'un niveau de difficulté auto-ajustable. C'est difficile de vérifier son efficacité mais, l'expérience semble montrer que globalement tout est trop facile. On se promène, on n'a jamais le sentiment de devoir conquérir pouce par pouce le terrain.
ElikaBien entendu, la difficulté augmente progressivement, mais comme on a pris de la bouteille, on ne s'en rend pas vraiment compte.
Cerise sur le gâteau de cette difficulté, les concepteurs du jeu ont choisis d'utiliser Elika, le personnage secondaire non joueur, comme aide ultime. Grâce à ses pouvoirs magiques, elle sauve toujours le Prince. Que ce soit d'une mauvaise chûte ou d'un mauvais coup, elle est toujours là pour assurer les arrières. Certains joueurs crient déjà à la trahison, mais, si on s'attarde quelques secondes, on constate que l'artifice est excellent. Cela évite de devoir recommencer dix minutes en amont à cause d'une fausse manip, ou bien encore de jouer avec les sauvegardes. On pense notamment aux joueurs PC qui progressaient dans Half-Life en utilisant les sauvegardes/chargements rapides. Oui, on se moque !
Finalement, le Prince est de retour dans une nouvelle peau, avec un panel d'animations nouvelles, ainsi qu'avec une compagne d'aventure fort utile et précieuse. Le tout agrémenté d'un graphisme de qualité qui devrait ravir les plus exigeants. Que demander de plus ?