6.5/10Rhythm Thief & les mystères de Paris - Test

/ Critique - écrit par Islara, le 10/04/2012
Notre verdict : 6.5/10 - Frôler le génie comme la médiocrité : en voilà une étrange idée !? (Fiche technique)

On vous disait sur Krinein, pour parler de Rhythm Thief, « de Elite Beat Agents en passant par Lautrec». Nous ne nous y étions pas trompés. On y retrouve en effet l’exploration de Paris de Lautrec (VF en plus, ouf !), avec cette éternelle fascination des développeurs japonais pour l’Histoire de France, et l’ode à la musique d’EBA.

Une véritable ode à la musique

Rhythm Thief & les mystères de Paris - Test
Cernés par la musique..., partout !
Tout dans Rhythm Thief, et c’est assez fascinant sur ce point, est centré sur la musique, le rythme, le son, aucun n’allant sans l’autre de toute façon. Ainsi, le scénario, bien que sur fond de vol du tombeau de Napoléon aux Invalides, tourne autour d’une mystérieuse partition. De même, les 50 défis principaux sont des épreuves de sens du rythme sur fond musical, un peu à la Elite Beat Agents mais en largement plus variés (on utilise parfois l’écran , parfois les boutons, parfois le gyroscope).

Idem, les trois quêtes annexes, recherches dans le décor de notes fantômes, collecte de sons pour un instrument bizarre, récupération des pistes audio de toutes les musiques du jeu, ont pour seule source l’art de la musique. On a d’ailleurs l’impression de parfois se trouver dans un Layton à farfouiller sans arrêt l’écran à la recherche de tout ceci.

Et même pour les énigmes, lesquelles alternent avec les 50 défis, ce sera encore sons, musique ou rythme, aussi surprenant que cela paraisse. Exemples : on vous passe 9 notes, laquelle n’a pas été répétée ? Un cran défile rapidement sur des numéros : chopez les bons chiffres au bon moment !

Autant dire, que même si on n’est pas un(e) mélomane, cette essence musicale est particulièrement plaisante, ne serait-ce que parce que c’est du jamais vu. Belle créativité dont fait preuve une fois de plus SEGA, après nous avoir offert CRUSH sur 3DS. L'innovation sera toujours la meilleure qualité de toute oeuvre.

 

Paris… s’éveille !

Rhythm Thief & les mystères de Paris - Test
À l'Opéra Garnier s'il vous plaît !
Ah, que nos amis Japonais sont stupéfiants à s’intéresser de la sorte à Paris et à son Histoire. Mais ils le sont plus encore par l’image si idéalisée, kitch et faussée de Paris qu’ils nous renvoient. Cette touche nippone toute candide est des plus amusantes et des plus savoureuses. On n’a jamais vu Paris comme ça, mais ce n’est pas grave, ça a quelques chose d’envoûtant et c’est très bien pour un jeu vidéo. Et tout y passe : le Palais Garnier, la Tour Eiffel, les Invalides, le Louvre, Notre-Dame, la Concorde, le Musée d’Orsay, la place Vendôme, l'Arc de Triomphe, Montmartre et le Sacré-Coeur, le forum des Halles etc…

Autant dire que le travail graphique n’étant pas bâclé, le rendu est assez somptueux (voir le rendu de l'Opéra ci-dessus). La carte étant en prime sur l’écran 3D et la navigation fluide grâce au pad, on savoure véritablement cette quête sur les lieux les plus emblématiques de notre capitale. Les cinématiques, bien plus nombreuses que dans un Layton d’ailleurs, ajoutent également à l’immersion, soutenue par des thèmes musicaux mixant un côté clavecin avec jazz/blues et une touche techno.

On se demande alors comment les développeurs ont pu à ce point se planter sur certains défis.

Les défis trop inégaux : le meilleur comme le pire

Rhythm Thief & les mystères de Paris - Test
Les défis des statues sont plus que moyens
par exemple.
Nous le disions plus haut, le jeu a le grand mérite de varier son contenu, façon Layton : une quête principale plutôt intéressante, qui évolue assez rapidement (mais peut-être un peu trop dirigée), une histoire assez bien menée, même si remplie de clichés très japonais (les parents morts dans un accident de voiture, faut qu'ils arrêtent !) + des défis principaux, des énigmes et des jeux annexes (sans parler d’un mode marathon disponible hors mode scénario, de la possibilité de refaire tous les défis pour améliorer ses scores et d'un mode StreetPass assez fourni qui risque cependant de rester lettre morte en cas de peu de succès du jeu).

Mais voilà, certains défis, il n’y pas à dire, c’est du grand n’importe quoi : les commandes via les boutons ne tiennent pas toujours la cadence quand il faut aller vite (l'écran tactile tient la route par contre), les cercles concentriques embrouillent au lieu d’aider, on ne sait pas toujours quoi faire si bien qu’il faut réexécuter 2-3 fois le défi pour bien comprendre (on regrette le tutorial dans ces moments-là). C’est plus que dommage et ce n’est pas sans remettre dans nos mémoires les très mauvais souvenirs de Rhythme Paradise. Fort heureusement, d’autre défis, et c’est plutôt la majorité, sont tout de suite prenants et nous font redécouvrir cette vieille et féérique sensation de danser avec sa console, comme sur EBA. Ces défis-là d’ailleurs, on les réussit bien mieux et on y a des meilleures notes, comme par hasard.

Fort heureusement encore, le niveau de difficulté n’est pas trop élevé, on peut acheter des objets pour se faciliter la vie et tous les défis ne sont pas obligatoires pour finir l’histoire. Donc en principe, ce défaut ne bloque pas le jeu.

C’est néanmoins fort fort dommage d’avoir tout simplement loupé une si importante partie de Rhythm Thief. On en ressort un peu frustré(e) : frôler à la fois le génie et la médiocrité, c’est presque du gâchis. Avec tant de qualités, de créativité, d'originalité, et en prime d'exploitation des fonctionnalités de la 3DS, pourquoi au final avoir ainsi bâclé le boulot ? Serait-ce le vrai mystère du jeu ?