Super Mario 3D Land - Test 3DS
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Nicolas, le 28/11/2011 (Tags : mario super niveaux nintendo land niveau test
Ceux qui se baladent en ce moment avec leur 3DS dans les transports parisiens vous le diront : Mario Land 3D est déjà un succès commercial, si on se fie au nombre de Miis croisés avec la cartouche. A l’image d’Ocarina of Time, le titre aurait probablement dû être la vitrine de sortie de la console, ce qui aurait permis à Nintendo d’asseoir sa console portable dès le début sur le marché, supportée par deux titres – certes peu innovants – d’une puissance commerciale évidente. Désormais véritablement lancée, la 3DS va pouvoir s’épanouir au fil des mois grâce des sorties prestigieuses et attendues depuis son lancement, comme le Mario Kart 7, Kid Icarus Uprising, Metal Gear Solid 3, et un Layton récemment retardé.
DR.Qu’en est-il de ce Mario ? Il est, à mon sens, le parfait reflet des autres titres de la franchise lancés sur consoles portables, à peu de choses près : frileux. Ce n’est absolument pas une manière de dire que le soft n’a pas été fait dans les grandes traditions de qualité de la maison, non. Mais disons qu’après le coup de poing élégamment balancé par les deux Super Mario Galaxy, innovants dans leurs principes, on s’attendait peut-être à quelque chose de plus original. Finalement, Mario Land 3D est tel qu’il doit-être : un épisode solide, parfaitement en phase avec sa console, qui a été construit pour séduire la masse. On retrouve donc la construction traditionnelle des mondes composés de plusieurs niveaux successifs, à ceci près que le chemin est désormais imposé et rectiligne. Mario doit traverser entier chaque niveau pour ouvrir la voie au suivant, en récupérant si possible le maximum de pièces, de médailles, et de vies supplémentaires, ce qui se révèle au final pas trop difficile. Pas du tout, en fait.
DR.C’est même problématique dans un premier temps, chaque niveau s’étale sur une relativement petite superficie qui fait qu’un joueur confirmé ne mettra pas longtemps à le traverser de bout en bout, surtout s’il évite de s’embarrasser de considérations annexes comme récupérer les traditionnelles trois médailles de chaque terrain. En fait, on ne pourrait prendre que trois heures à traverser les huit mondes du jeu si celui-ci ne vous réclamait pas de temps en temps un certain compte de médailles à récolter pour débloquer la voie, obligeant à revenir en arrière pour explorer un peu plus en détail – rien de bien méchant. Ceci permet en tout cas d’apprécier le level design et l’espèce d’hommage que le titre fourni à sa saga, qui se révèle être, en définitive, un gros melting-pot de ce que la série a offert pendant toutes ces années. Les vieux de la veille tireront leur petite larme en affrontant Bowser dans un combat très proche de ce qui se faisait dans le tout premier opus sur NES, avec la passerelle à rétracter pour noyer le vilain dans la lave.
DR.Mais au-delà du fan service évident, ce problème de difficulté et de durée de vie ne va évidemment pas dans le sens de ce que l’on attendait de ce Mario, tout public ou pas. En plus de ne pas offrir un challenge digne de ce nom, le jeu vous prend par la main au bout de cinq vies perdues en vous offrant un costume invincible. Et si vous arrivez encore à vous vautrer dans les premiers précipices venus, c’est carrément un téléporteur qui vous attendra pour vous faire voir la fin du niveau. Bref, rien pour arranger la durée de vie. Heureusement, Mario Land 3D nous fait la surprise de ne pas s’arrêter à la fin du monde huit, et ouvre la voie vers huit mondes supplémentaires un poil plus corsés. Bon, ici, ce n’est pas non plus l’insurmontable qui vous attend, surtout qu’un gros pourcentage des niveaux est une redite des premiers mais en plus difficiles, mais au moins, il y a de quoi faire, et l’on double facilement la durée en se gavant de ces nouveaux mondes et en les explorant de fond en comble – parfois dans une autre peau que celle de Mario, mais chuuuuuuut !
DR.Mario semble avoir pris du bide, le pauvre se déplace moins prestement qu’à son habitude et ses sauts semblent avoir été un peu bridés. Sinon, dans l’ensemble, on retrouve la même palette de mouvements qu’il traîne depuis un certain nombre d’opus, ainsi que la même charte graphique. Le surplus de puissance de la 3DS se fait sentir, et le jeu nous fait subir de nombreux effets de lumières pyrotechniques, mais c’est la fonctionnalité 3D qui sera ici à regarder de plus près. Même Mario n’arrive pas à en faire un élément de gameplay incontournable, mais le résultat est probablement ce qui se fait de mieux sur la console. Entre les trompe-l’œil plus ou moins évidents, les placements subtils de caméras, et les niveaux en ascension ou en chute libre, on en prend plein les yeux – et c’est ce qu’on attend de la 3DS, une utilisation astucieuse et pertinente de sa principale caractéristique technique. Peu de choses à dire sur la garde robe du plombier, tellement celle-ci se révèle anecdotique. On retrouve la traditionnelle fleur de feu, un costume un peu similaire qui permet à Mario d’envoyer des boomerangs, et le populaire costume de raton-laveur qui n’a pas grand-chose de nouveau. Mario aura, dans certains niveaux, l’occasion de revêtir des costumes plus spéciaux comme le cube à hélice, pour des phases de plates-formes vertigineuses, et le cube à pièces (pour gagner encore plus de pièces).
Le jeu va faire un carton, booster les ventes de la 3DS à travers le monde, et garnir les sapins de noël d’ici quelques semaines. Il le mérite, même si l’on était en droit, nous les fans de la première heure, à recevoir quelque chose de plus innovant que cette ratatouille des précédents opus. On le traverse néanmoins avec un certain plaisir, plein de souvenirs en tête, en s’extasiant d’une 3D enfin utilisée pour quelque chose.