7.5/10Metal Gear Solid - HD Collection

/ Critique - écrit par gyzmo, le 30/01/2012
Notre verdict : 7.5/10 - 69.99% Film - 30.01% Jeu - 100% Ovni Ludique (Fiche technique)

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Les titres majeurs qui font la part belle aux phases d'infiltration ne manquent pas d'illustres célébrités. Parmi tous ces hommes de l'ombre, les Metal Gear tiennent également une place de choix.

Les titres majeurs qui font la part belle aux phases d'infiltration ne manquent pas d'illustres célébrités :

  • La combinaison moulante et les accessoires high-tech de l'agent d'élite Sam Fisher tout au long des trois premiers Splinter Cell.
  • La corde à piano et les déguisements du tueur à gages 47 au fil des Hitman.
  • Les flèches multifonctions et la gemme de visibilité du maître voleur Garrett dans la série Thief.
  • Les implants nanotechnologiques et autres modifico-prismes du cyborg JC Denton dans Deus Ex (premier du nom).
  • L'équipe de choc aux compétences multiples dans la franchise tactique et stratégique des Commandos.

Parmi tous ces hommes de l'ombre, les Metal Gear tiennent également une place de choix. Principalement parce que son auteur, Hideo Kojima, fût l'un des premiers à mettre à l'honneur l'infiltration dans un jeu d'action. Et ce, de manière mémorable pour la plupart des joueurs qui s'y sont frottés. Alors lorsque l'occasion de s'essayer à ce monument nous est donné, nous n'hésitons pas une minute ! Toutes proportions gardées...

Metal Gear Solid HD Collection tient sur deux galettes. La première rassemble les épisodes 2 et 3 de Metal Gear Solid (MGS) – curieusement proposés au lancement du disque dans leur ordre « chronologique » et non par rapport à leur année respective d'édition. Ceux qui se sont arrachés les cheveux face à la caméra ingérable de Metal Gear Solid 3 : Snake Eater (2004) seront sans doute soulagés de savoir que la version présente dans cette HD Collection correspond à une partie de l'édition Subsistence, sortie en 2005 avec une flopée d'améliorations et de bonus : nouveaux camouflages ; nouvelle caméra libre ; mode « Demo Theater » ; ainsi que les petites merveilles MSX que sont Metal Gear (1987) et Solid Snake (1990), entièrement localisés en français pour l'occasion. Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty (2002) est également présenté dans sa version étendue dite Substance. Du moins en tronquée, puisque ne figurent dans le présent package ni l'imposant making of interactif The Document of Metal Gear Solid 2, ni le mode SkateBoarding. Autrement, les 500 missions additionnelles – n'ayant pas de rapport avec la trame principale et uniquement destinées à faire du scoring – font bel et bien parti des ajouts annexes, prolongeant considérablement la durée de vie du jeu.

Metal Gear Solid - HD Collection

Le second DVD, quant à lui, se consacre exclusivement à Metal Gear Solid : Peace Walker (2010), à l'origine sorti sur PSP et entièrement remastérisé pour son passage sur console HD. Le boulot abattu pour adapter le soft est d'ailleurs à saluer. Remarque qui ne sera pas faite s'agissant du travail timide de remise au goût du jour opéré sur Snake Eater (MGS 3) et Sons of Liberty (MGS 2), pas vraiment différents des anciens titres que l'on connaissait déjà sur la génération de consoles précédentes. Enfin, il est regrettable que l'éditeur Konami n'ait pas eu la bonne idée d'intégrer le premier épisode de la série des Solid dans cette HD Collection. Si les possesseurs de la PS3 peuvent télécharger Metal Gear Solid sur le PSN, les joueurs X360 découvrant pour la première fois cette branche devront donc faire l'impasse sur cet épisode pourtant majeur dont l'absence se fera cruellement ressentir au moment de prendre en main MGS 2 ou MGS 3.

Concernant le néophyte passionné par l'infiltration qui plongerait tête baissée dans la franchise avec un certain affairement : sachez que les Metal Gear Solid sont réputés pour leur gameplay coriace et leur propension à noyer le joueur sous une tonne de cut-scene et de blablas envahissants. Les manuels au format pdf étant uniquement consultables pendant l'écran titre, et l'absence de tutoriel concret pour se familiariser avec la jouabilité exigeante de MGS 2 et 3 ne facilitant pas l'approche, le côté old school de ces deux épisodes ne séduira pas tout le monde – surtout celui qui ne jure que par les phases intimes d'infiltration. MGS, *profonde respiration*, c'est des heures à ramper au sol avec de grosses feuilles de la pampa en travers de l'écran sans trop savoir ce qui se passe à la ronde, c'est ne pas avoir peur du ridicule en se camouflant dans un gros carton d'emballage, c'est traverser tantôt du couloir insipide tantôt se perdre dans un cul-de-sac, c'est gravir une échelle de 5km de long sur un accompagnement a cappella (moment culte ou exaspérant, à vous de voir), c'est de jolis Boss à tous les coins de rues face auxquels vos fourbes compétences seront presque toujours inutiles. MGS, *ouf*, c'est mine de rien beaucoup (trop) d'action, beaucoup (trop) de bourrinage. MGS, *bref*, ce n'est surtout pas de tout repos.

Metal Gear Solid - HD Collection

D'autre part, si vous n'avez jamais entendu parler des codecs par milliers de Sons of Liberty ou des cinématiques in-game à la chaîne de Snake Eater, c'est le moment ou jamais de vous informer : ces deux épisodes grouillent tellement de séquences dans lesquelles vous resterez spectateur – disons que vous passerez plus de 60% de votre temps à regarder du ciné vaguement interactif ou écouter d'interminables discussions (plus ou moins succulentes) - que votre manette a de fortes chances de prendre une sacrée couche de poussière. La plupart des phases de shoot sont d'ailleurs hachées menu comme chair à pâté par ces fameuses et légendaires scènes qui forment, pour le meilleur et pour le pire, la marque de fabrique des Metal Gear. Leurs histoires respectives bien écrites et chargées d'émotion, les longues scènes de plusieurs minutes (avoisinant quelque fois la demi-heure) ou la galerie de personnages loufoques et charismatiques sont souvent développés au détriment du gameplay et du plaisir de jouer. MGS 3, en l’occurrence, use et abuse de cette caractéristique particulière qui fait à la fois la qualité et le défaut de l'aventure.

Peace Walker, pour finir, tire son épingle du package avec plus de grâce et d'originalité. Ses superbes (et nombreuses) cinématiques façon BD ont le mérite de vous faire participer, soit via des QTE classiques, soit sous forme de mini-jeux de tir et autres surprises interactives. Le soft laisse à l'infiltration et à l'action de nombreuses heures. Mais pas uniquement. Plus complet que ses homologues, et faisant suite à l'épisode MGS : Portable Ops (2006), Peace Walker flirte avec la gestion de toute une base d'opération (capture de prisonniers, administration du personnel, recherche et développement d'items, sélection de missions annexes...) et favorise la coopération entre joueurs – ingrédient majeur de cet épisode. Sa durée de vie monstrueuse – comparée à la quinzaine ou vingtaine d'heures respectives de jeu pour MSG 2 et 3, ses multiples qualités graphiques pour un portage du genre, son gameplay varié et rendu plus fluide grâce au second stick des manettes HD, font de Peace Walker la grande réussite de cette HD Collection.

Metal Gear Solid - HD Collection



Les graphismes un peu vieillots et les textures baveuses ne choquent plus votre œil depuis lurette ? Le concept de narration sublimée et omniprésente dans un jeu ne vous fait pas peur ? Vous avez six doigts à chaque main pour pouvoir être à l'aise avec les combinaisons de touches à exécuter ? Affronter de grands gaillards ou des femmes fatales au corps à corps reste votre priorité ? L'infiltration, oui, mais pas que (et pas trop) ? N'hésitez pas ! Foncez ! Car dans l'ensemble, les joueurs qui n'auraient pas eu l'occasion de se frotter à l'une des franchises les plus mythiques du monde des jeux vidéo trouveront leur compte avec ce Metal Gear Solid HD Collection. Généreux en contenu (bien qu'un tantinet incomplet pour les plus maniaques d'entre nous), ce « pack découverte » de bonne facture a le mérite de rassembler les trois (voire cinq) titres qui ont sans doute le plus ébahi les fans de Big Boss, de Solid Snake, de Raiden et de toute la clique.