5.5/10Resident Evil : The Mercenaries 3D - Test

/ Critique - écrit par Islara, le 05/07/2011
Notre verdict : 5.5/10 - 7/10 s'il n'y avait pas eu l'arnaque de la sauvegarde bridée (Fiche technique)

Tags : resident evil mercenaries test nintendo mode jeux

Une fois de plus, les éditeurs ne prennent pas de risque sur la 3DS. Mais, travail soigné tant sur la forme que le fond, qui réussit le pari, loin d’être gagné initialement, de faire du mode « mercenaires » des anciens opus un jeu à part entière. Variété des éléments à débloquer, à gagner ou à incarner et mode duo sur internet donnent tout son intérêt à The Mecenaries. Que la cartouche de sauvegarde ait dès lors été bridée pour éviter tout effacement (et donc toute revente ou prêt) n’en est que plus décevant et mesquin.

Une fois de plus, les éditeurs restent encore frileux, et se contentent de nous offrir, non pas un titre innovant, mais à nouveau une adaptation/suite/portage prenant sa source dans un titre sûr et déjà existant, en l’occurrence Resident Evil.

Resident Evil : The Mercenaries 3D - Test
Mode "mercenaires" : gagner contre le temps
Plus précisément et comme son nom l’indique, Resident Evil : The Mercenaries 3D n’a d’autre ambition que de proposer, en un jeu complet, le mode "mercenaires" que l’on pouvait trouver dans les épisodes 4 et 5. Concrètement, le but est d’accomplir un objectif précis dans un temps donné. Ici, le jeu pousse l’idée assez loin avec foules d’options et variantes. Mais avant de dire si un mode "mercenaires" peut faire un bon jeu à lui tout seul, Krinein ne peut que par honnêteté mettre en garde notre aimable lecteur-joueur contre une très désagréable surprise de Capcom.

 

Attention : sauvegarde unique et ineffaçable donc jeu non réutilisable

La supercherie que fut Miles Edgeworth est encore dans nos mémoires et elle était signée Capcom + Nintendo. Nous mettre en vente un jeu en anglais, non traduit en français, sans le dire au public, et, même pire, en lui faisant croire par des formulations ambiguës qu’il était sous-titré en français ne nous avait pas fait rire, loin de là.

Aujourd’hui, la supercherie est d’un autre style. Si vous faites partie de la catégorie des joueurs qui lisent les modes d’emploi, vous verrez en page 5, une petite ligne anodine, comme ces petites clauses que l’on voit dans les contrats et qu’on ne lit jamais, parce qu’on les imagine dérisoires, alors qu’en réalité, elles sont fondamentales : « Remarque : Les données sauvegardées de ce logiciel ne peuvent être réinitialisées ».

Concrètement, notez le langage peu clair utilisé, cela veut dire que les données que vous sauvegarderez ne pourront être effacées (sauf si vous avez quelques connaissances pointues en informatique). Où est le problème me direz-vous ? Il est dans la conséquence directe : vu qu’il n’y a qu’une seule unité de sauvegarde, cela veut dire que quand vous aurez fini le jeu, vous ne pourrez pas le recommencer, donc ni le prêter à votre frère/sœur/copain/copine ni le vendre. Me direz-vous encore, pourquoi a-t-on besoin d’effacer pour y rejouer ? Il est vrai que certains jeux n’ont nullement besoin d’être effacés pour être rejoués, notamment Phoenix Wright (tiens, le revoilà lui), mais quand l’essence même du jeu est de débloquer des nouvelles habiletés, compétences, missions et que les personnages évoluent au fur et à mesure, recommencer la mission 1 avec Jo le Bourrin sera trop facile pour être intéressant et donc sans intérêt.

Quand on sait en plus que la raison avouée de ce choix n’est aucunement technique, car il y a de la place désormais sur les cartouches 3DS, mais purement vénale, histoire de doper les ventes, notre patience atteint ses limites. A nouveau, le consommateur est pris pour un idiot, un objet et aucun respect ne lui est accordé. Que l’on ne s’étonne pas si le piratage redémarre de plus belle… Maintenant, ce sera à chacun de voir s’il sera gêné ou non, mais une bonne décision est une décision éclairée, le public devait donc savoir où il mettra les pieds et qu’il ne pourra pas revendre son jeu très facilement ni le prêter.

Il est pour le moins regrettable d’avoir dû gaspiller des lignes pour une raison aussi navrante, surtout quand le jeu lui-même s’avérait vraiment plutôt réussi à presque tous les points de vue.

 

Les jeux 3DS toujours aussi beaux



Ce Resident Evil, il était en effet réussi d’abord techniquement. On ne se lasse décidément pas des nouvelles capacités de la 3DS et on prend un grand plaisir à admirer menus, visages soignés des personnage, décors, etc… tous dignes de versions de console de salon.

Resident Evil : The Mercenaries 3D - Test
Joli, non ?
S’agissant de la 3D elle-même, on n’a pas vraiment le loisir d’en profiter lors des phases de jeu, car nos yeux sont trop accaparés par d’autres éléments plus vitaux (temps restant, munitions, ennemis, vitalité…). En revanche, on la ressent beaucoup lors de la navigation dans les menus et, en plus du simple plaisir visuel, elle ajoute un côté immersif dès le démarrage du jeu.

Tout ceci est évidemment souligné par une bande-sonore autant soignée et travaillée dans le détail que la partie visuelle. L’excellente portée auditive de la 3DS permet en outre d’en profiter au maximum. Bref, rien de spécialement innovant mais de la qualité.

Des commandes familières

Resident Evil : The Mercenaries 3D - Test
Le bon petit laser (avec couleur au choix)
Rien de spécialement innovant non plus côté commandes. Même si des paramétrages personnels sont possibles (et tant mieux notamment par la gestion de la vitesse de visée), on retrouve classiquement une vue à la troisième personne, le laser pour viser les ennemis, le bouton L pour braquer et un bouton Y qui joue l’ancien rôle polyvalent du bouton A. C’est qu’en fait, maintenant, comme il n’y a plus de valise, on accède à notre équipement directement via l’écran tactile ou en utilisant les trois autres boutons (dont A), ce qui n’est pas sans compliquer un peu les choses. Mais on s’y habitue vite pour peu qu’on oublie le stylet et qu’on gère avec ses ongles quand on ne peut activer avec aucune autre commande.

La petite carte, toujours sur lécran tactile est aussi très bienvenue, même s'il est parfois difficile de la consulter.

On aurait pu apprécier un peu d’innovation avec la fonction gyroscopique, mais ce n’était peut-être pas l’idéal pour une version « mercenaires » qui nécessite rapidité avant tout. Finalement, c’est sur le fond que les innovations sont présentes.

 

Variété et foules de contenu à débloquer

Resident Evil : The Mercenaries 3D - Test
Jill Valentine
En effet, autant dire que ce jeu 100 % mode "mercenaires" a été largement approfondi par rapport au mode dont il s’inspire. Pas moins de :

- six niveaux, comprenant chacun trois puis cinq missions (soit 30 missions au total) avec des objectifs diversifiés et à la difficulté vraiment progressive ;

- huit personnages différents à incarner, Chris Redfield et sa soeur Claire, Krauser, Hunk, Jill Valentine, Barry, Rebecca Chambers, Wesker, avec des armes différentes pour chacun, ce qui permet de trouver un intérêt à rejouer les même missions ;

- 30 habiletés à débloquer, afin de faire évoluer les personnages ;

- 50 médailles à décrocher avec des objectifs dont certains ne manquent pas d’humour, comme « Gloire et douleur » où il faut « continuer 30 fois » c’est-à-dire réessayer 30 fois la même mission avant de la réussir... ;

- un mode coopération, y compris sur internet (on ne dit plus wi-fi avec la 3DS) où le réseau est très fluide, les partenaires légion (20 secondes d'attente grand maximum), et permettent en prime d’augmenter ses scores, niveau de réussite et points d’habileté (sorte de points d’expérience). Ce mode internet donne vraiment une grande valeur ajoutée et procure bien des frissons supplémentaires aux combats.

Resident Evil : The Mercenaries 3D - Test
Ce bon vieux Krauser, increvable !
Bref, c’est largement plus que ce que l’on trouvait dans les modes mercenaires, où il n’y avait pas de concept de mission, juste des décors avec pour but de tuer un maximum d’ennemis, pas autant de personnages, pas de notion d’habiletés ou de trophées, et encore moins de mode coopération sur internet.

Ce large approfondissement donne tout son intérêt à un Resident Evil 100 % mercenaires, à supposer bien sûr qu’on affectionne un peu le genre et que l’on ne soit pas un fan pur de la série pour sa seule ambiance horreur et effrayante. Pourquoi cet intérêt ? Car même si un tel type de jeu ne peut générer un chef d’œuvre vidéo-ludique, l’importance des éléments à débloquer, à essayer, ou des objectifs fixés maintient l'envie de jouer et la durée de vie. Certes, en 7-8 heures, toutes les missions auront été jouées au moins une fois, mais il en faudra bien plus pour jouer tout avec tout le monde…

Et en prime, on ne crache nullement sur cette sympathique mini-découverte de Resident Evil : Revelations qui, pour le coup, sera un véritable épisode avec sursauts de frayeur et ambiance glauque garantis. On aurait quand même aimé 10 minutes d’essai au lieu de deux.

 

Conclusion

En somme, une fois de plus les éditeurs ne prennent encore aucun risque d'innovation sur la 3DS, mais on a affaire à un travail soigné tant de forme que de fond, qui réussit le pari, loin d’être gagné initialement, de faire du mode « mercenaires » des anciens opus un jeu à part entière. Variété des éléments à débloquer, à gagner, à incarner ou des objectifs fixés donne tout son intérêt à The Mecenaries. Que la cartouche de sauvegarde ait dès lors été bridée pour éviter tout effacement (et donc toute revente ou prêt) n’en est que plus décevant et mesquin.

On aime

On n’aime pas

+ La variété

+ Le mode duo internet (vraiment excellent)

+ L’esthétisme visuel et sonore

+ Le paramétrage minutieux des commandes

+ L'utilité des pièces 3DS dans le jeu*

- Le blocage de la sauvegarde

- Le manque d’innovation

- Ce mode en tant que tel si on est un puriste

- La démo bien trop courte de Revelations

* voir la solution du jeu.

Crédits

Solution Resident Evil : The Mercenaries 3D