8/10Resident Evil 5 - Test

/ Critique - écrit par Maverick, le 01/04/2009
Notre verdict : 8/10 - Resident Coop (Fiche technique)

Tags : evil resident capcom mode switch chris nintendo

Resident Evil 5 reprend les bases de son prédécesseur et les bonifie avec une réalisation au top et un mode coopération accrocheur. Mais il va falloir dompter la bête pour l'apprécier !

En une quinzaine d'années, Resident Evil s'est fait une place de choix dans le cœur des joueurs. Que ce soit celui des fans, qui ne diront que des choses positives de cette saga zombiesque ou celui des plus récalcitrants, qui ont de bons souvenirs mais préfèrent le modernisme d'autres titres du genre. Cette année, Resident Evil 5 pointe le bout de son nez, avec son lot d'espoir. Mais une question subsiste : va-t-il conquérir le cœur de la majorité des joueurs ?

Resident Cry 2

L'Afrique, ça devient à la mode dans les jeux vidéo ces derniers temps. Dernièrement, Far Cry 2 nous emmenait dans la savane chasser du vilain. Dans Resident Evil, c'est un peu le même chose, sauf que les vilains sont des zombies, ou quelque chose qui y ressemble.  En mission en pleine Afrique, on retrouve notre A la recherche de Lara Croft ? Non, non!
A la recherche de Lara Croft ? Non, non!
bon vieux Chris Redfield, le héros du premier épisode, qui va faire ami-ami avec une jolie jeune fille s'appelant Sheva Alomar. Ce duo rapidement formé, va devoir s'entendre férocement pour lutter contre les infectés du coin. Et oui, là où Chris passe, le zombie est dans la place. C'est sûr que chasser du braconnier tueur d'éléphants c'est pas trop son truc à Redfield. Lui, il préfère traquer du mort vivant. D'un côté, vu comment il a du mal à se déplacer le gaillard, s'il devait faire un Safari, il serait vite en galère au milieu de la faune. C'est bien beau d'être musclé, mais il faut aussi savoir être agile.

Moi, Chris, toi, Sheva !

Autant être honnête tout de suite, prendre en main Resident Evil 5, la première fois, on ne fait pas le fier. Souvent la réaction est quelque chose du genre : « Mais c'est quoi cette maniabilité des années 90 ! » Et encore, je n'ai pas écrit les insultes et autres quolibets qui accompagnent ces mots. Le petit père Redfield a  peut-être été capable de survivre il y a une dizaine d'années dans un manoir de malade, bah... il a pas beaucoup appris de son expérience passée. En effet, Chris ne sait pas faire deux choses à la fois : avancer et tirer en même temps ? Non, il ne connait pas. Avancer et déchiqueter les zombies avec son couteau ? Non plus. Changer d'arme sans passer par l'inventaire ? Mais pourquoi faire ? Et j'en passe, et des meilleurs comme on dit... Un hélico, c'est bien... Mais cela ne fait pas tout!
Un hélico, c'est bien... Mais cela ne fait pas tout!
Le pire, c'est que la petite Sheva, qui a des airs de Lara Croft métissée (en plus naturels quand même hein ! je vous vois arriver bande de coquins !), ne fait pas mieux. Alors, bien sûr, les fans diront que cette maniabilité, un peu vieillotte, qui a fait les belles années de Resident Evil par le passé, permet de rendre les situations plus stressantes, afin de garder le joueur à l'affût. Ils n'auront pas tout à fait tort... Mais tout de même cela est très frustrant. Se faire découper en deux par un taré à la tronçonneuse, parce qu'on jongle toutes les deux secondes entre « reculer » puis « tirer » puis « demi-tour rapide » puis « tirer » etc... c'est un peu énervant. D'autres jeux, comme
Dead Space ou Left 4 Dead, réussissent le pari de rendre une situation stressante et oppressante tout en ayant une maniabilité à jour. Alors, les petits gars de Capcom, si vous nous entendez, faîtes quelque chose sur ce point là pour le prochain épisode. Ce serait sympa !

Coopère ou crève

Resident Evil 5 a été pensé pour la coopération. Le joueur solo se sentira un peu lésé, certes, mais il faut noter tout de même qu'un joueur seul pourra très bien se débrouiller avec une Sheva contrôlée par la machine et doté d'une IA au-dessus de la moyenne. Mais, pour vivre pleinement l'expérience RE5, il faut passer la case multi-joueurs : soit en local, avec écran splitté, soit sur le live. Seul bémol, Capcom pour des  raisons techniques évidentes, ne propose ce mode coop sur la même console qu'en tronquant l'écran avec des fonds noirs, et avec un frame rate en chute libre de temps en temps. Les infectés sont des tarés du volant!
Les infectés sont des tarés du volant!
Mais bon, c'est quand même déjà assez énorme, quand on voit la qualité graphique du jeu. On ne va pas trop se plaindre non plus. Et puis, si vous avez la chance de pouvoir jouer avec un ami sur le live, alors là, vous allez prendre votre pied. Et c'est là que Resident Evil 5 acquiert ces lettres de noblesse. Les mécanismes du jeu sont adaptés pour le jeu en équipe. L'inventaire un peu lourdingue en solo, est beaucoup plus abordable à deux, et permet d'être assez juste pour peu que l'on ne fasse pas n'importe quoi. Sinon, c'est la mort assurée. Par exemple, la plupart des boss rencontrés au fil du jeu ont un point faible qui ne peut se résoudre qu'en jouant de manière coordonnée : attirer le vilain monstre, pendant que l'autre le dézingue par derrière. On se retrouve souvent dans de grand moment de bravoure, où les deux joueurs doivent jouer des coudes pour survivre. Un très gros point fort donc, qui s'ajoute à une réalisation aux petits oignons.

Beau comme un camion

Techniquement, il n'y a pas grand-chose à redire. Les textures sont d'excellente qualité, les lumières sont très bien gérées entre les passages sous un soleil de plomb, et les autres dans le noir total avec une pauvre lampe torche. Les personnages sont également bien modélisés et sont très charismatiques. La mise en scène du scénario est très hollywoodienne avec un montage vif, rapide, efficace et plein d'effets qui flattent la rétine. Tu vas me rendre mon sac à patates!
Tu vas me rendre mon sac à patates!
Les doublages en anglais sont d'excellente qualité. Les monstres sont... monstrueux, surtout les boss qui sont souvent assez énormes. A cela, on peut ajouter un rythme de jeu plutôt bien calibré entre des passages bourrés d'action avec des dizaines d'infectés à mitrailler, des phases de réflexion où il faut résoudre des énigmes à la Resident Evil, c'est-à-dire un peu tirées par les cheveux mais pas trop compliquées, et des périodes de grand stress, comme lorsque un semi-boss un peu balèze veut vous faire personnellement la peau. N'oublions pas les Quick Time Event, apparus dans l'épisode précédent, qui demandent à avoir des réflexes pendant les cut-scenes pour éviter de mourir mort dans d'atroces souffrances. Non, sérieusement, au niveau de la réalisation, Resident Evil 5 est un grand jeu. Et c'est d'autant plus frustrant que, si les développeurs avaient pris le soin d'apporter un peu de neuf dans la maniabilité du titre, nous aurions sans doute eu à faire à un TRES grand jeu. Passer si près de l'excellence c'est franchement ballot. Surtout que le grand défaut de RE5 est que beaucoup de joueurs risquent de passer à côté des qualités de cet épisode à cause du maniement du personnage plutôt... chaotique pour un néophyte. Et ça serait passer à côté d'un des blockbusters de cette génération de consoles, tout simplement.