Soul Calibur 5 - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Canette Ultra, le 21/02/2012 (Tags : soulcalibur mode personnages soul coups test edge
Parmi les grandes sagas des jeux de combats, Soul Calibur fait partie du haut du panier. Elle peut se tenir fièrement aux côtés des big bosses que sont Street Fighter ou Tekken. Ce mois-ci, les célèbres bretteurs de Namco reviennent et après trois ans et demi d’attente, sont-ils prêts ? Si le précédent épisode n’avait pas convaincu tout le monde, Soul Calibur n’en est pas moins attendu par les joueurs du monde entier. Il faut dire que dans le genre jeu de combat en trois dimensions, la saga a toujours su séduire grâce à ses combattants survoltés et sa prise en main instinctive. L’épisode 5 va t-il convaincre ? L’épée maléfique a-t-elle encore réussi à s’en sortir ?
Natsu porte bien la tunique de Ninja ! A la fin du dernier épisode, le bien et le mal s’affrontent dans une ultime bataille (du moins l’espèrent-ils). Siegfried le preux chevalier parvient à battre Nightmare dans un duel titanesque. Tout pourrait aller pour le mieux puisqu’en battant Nightmare, Siegfried a également détruit Soul Edge, l’épée démoniaque. En fait, il a presque réussi ! Ainsi, les effets de l’épée maudite se font toujours ressentir et les âmes corrompues continuent de parcourir le monde. Cependant, ne vous attendez pas à vivre l’aventure directement à la fin de ce combat. A l’instar d’un Tekken 3, cet épisode fait un bond dans le temps. Ici, ce sont 17 années qui vont s’écouler. Pendant ce temps, certains personnages vont mourir (Sophitia) et d’autres vont naître comme Leixia ou grandir à l’instar du héros officiel : Patroklos. L’histoire ne fait pas tout dans un jeu de combat mais un effort est consenti dans cet épisode. Le jeune grec va donc essayer de retrouver sa sœur Pyrrha tout en combattant la menace de Soul Edge qui est de retour.
Maxi voudrait donner le maximum ! Plus important que l’histoire, le casting ! Ce dernier en prend pour son grade et de nombreux héros disparaissent. Si certains sont remplacés par d’autres qui imitent leur style, certains sont purement et simplement portés disparus. Exit les Yun Sung, les Talim, les Zasalamel ou encore les Seung Mina. N’espérez pas les voir ou retrouver leurs coups. Pour d’autres, les copieurs sont dans la place et nous accueillons Xiba (Kilik version roi singe), Natsu (Taki en blonde), Leixia (fille de Xianghua), Pyrrha (qui imite maman Sophitia et tata Cassandra) ou encore Patroklos (qui imite maman et tata mais également Setsuka). On est donc tenté de crier au scandale devant ces pseudos nouveautés. Cependant, Namco a tout de même lancé quelques nouveaux : ZWEI, l’homme loup-garou dont l’allonge se déculpe si vous utilisez l’esprit du loup qui l’accompagne ; et Viola, la cartomancienne, se bat avec une sorte d’orbe et donne des coups de griffes - ce personnage n’est pas le plus facile, ni le plus rigolo à utiliser. Heureusement, il y a Ezio ! L’assassin de Florence s’invite dans cet épisode et il est toujours aussi classe. Dague, arbalète, épée, toutes les techniques y passent et les fans d’Assassin’s Creed peuvent être ravi. Cette intrusion est bienvenue surtout que les concepteurs n’ont pas lésiné sur la présentation.
ZWEI fait sa première apparition ! Graphiquement, c’est beau. Ceci dit, ce n’est pas non plus transcendant. J’imaginais prendre une claque comme à chaque épisode mais j’ai juste trouvé le jeu beau. C’est déjà ça mais on sent qu’au final, le travail n’a pas été finalisé jusqu’au bout. Les décors offrent des variantes mais sentent le réchauffé. De plus, le mode histoire est truffé de petits dessins qui auraient pu être remplacés par des cinématiques. Heureusement, il reste la fameuse voix off qui plonge le joueur dans un monde héroïque que les musiques vont encore amplifier. Ainsi, la forme tient la route mais à l’instar des combattants présents, le fond est plus rachitique.
Pyrrha a connu pire ? Rien qu’à l’écran de sélection, on sent le malaise. Moins de personnages et moins de menus. Le mode histoire n'implique que dix personnages tandis que la forme est une succession presque systématique de dessins. La musique finale de ce mode est en total désaccord avec le reste de la playlist. Sur les combattants, n’espérez pas avoir des révélations sur les nouveaux venus car ils n’ont pas le droit à leur propre histoire. Ils sont là et puis c’est tout. Mais le pire n’est pas là. En effet, lorsque l’on prend la manette, on ressent une impression de rigidité et de limitation encore jamais vu sur un Soul Calibur. On ne retrouve plus les mouvements et positions des personnages et leurs capacités à enchaîner semblent terriblement limitées. Des guerriers aguerris qui ne savent plus effectuer deux mouvements de suite, cela fait tâche. Les plus anciens semblent donc trop vieux et fatigués tandis que les nouveaux incarnent les plus mauvais disciples de leurs maîtres. Devant ce constat, je suis allé dans les options, voir si j’avais loupé une manipulation ou une façon de jouer mais cela ne vient pas de moi. Il faut environ deux minutes pour lire l’ensemble des coups d’un personnage. Les néophytes seront ravis ? Même pas puisque les personnages ont dissimulé le fourreau de leur arme quelque part dans leur anatomie.
Patroklos va trouver le talon d'Achille ! Ceci dit, des « nouveautés » sont apparues dans la façon de jouer. Là encore, ce sont de fausses idées. Le Quick Step est une variante des pas de côté qui sont déjà bien connus des amateurs. Le Brave Edge est un mouvement amplifié d’un coup normal qui est une refonte du mouvement Ex de Street Fighter tandis que le mouvement Critical Edge est devenu la version Soul Calibur du Super vu également dans Street Fighter. Devant aussi peu d’originalité, nous pouvons encore compter sur les fameux Guard Impact ? Même pas, ces derniers ont été revus et maintenant, ils ne sont presque plus utilisés. La consolation du Just Guard ne sera pas suffisante pour oublier ce crime de lèse majesté.
L"épée à deux mains, pratique pour faire le ménage ! Devant ce gameplay atrophié, il reste peut-être la consolation du mode création. Quitte à noyer son chagrin autant créer des personnages loufoques. Là encore, grosse déception. J’ai cette impression que chaque épisode qui passe réduit les véritables possibilités de création. On peut certes mettre des motifs et des stickers mais cela cache en fait le faible choix des vêtements ou des visages. Comme les styles de combats sont par ailleurs limités, nous aurons une suite de personnages rigides se battant de la même façon.
Ce jeu aurait besoin d'un petit coup de fouet ! Vous l’aurez compris, l’intérêt d’un Soul Calibur 5 est plutôt réduit en terme de profondeur. C’est amusant un peu, ça fait sourire les nostalgiques. Mais il faut reconnaître que la série est sur la mauvaise pente depuis deux opus. Depuis le trois, les protagonistes ont de moins en moins de coups. Les personnages créés ont pris le plus cher puisque ces derniers n’ont plus de styles originaux et moins d’éléments. D’ailleurs, si vous êtes en manque d’éléments, les DLC sont prévus à cet effet comme par hasard… Espérons qu’un nouvel épisode arrive pour enfin redorer le blason de Soul Calibur. En attendant, vous pouvez toujours rebrancher une PS2 et rejouer à Soul Calibur 3 ou acheter le premier sur le live arcade.
Les filles n'ont pas froids aux yeux ! Ni aux jambes ! Ni ailleurs !