Super Street Fighter IV : Arcade Edition - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Nicolas, le 20/07/2011 (Tags : fighter street super arcade version capcom edition
INTRODUCTION
Il y a parfois des plannings PC assez étonnants. Prenez par exemple Fable, le best-seller de Peter Molyneux : le premier arrive sur PC en 2005, le troisième en 2011, et le numéro 2 n’a jamais été envisagé. Pourquoi, mais pourquoi ? Autre exemple, Rockstar s’évertue à adapter les Grand Theft Auto à chaque nouvelle numérotation de la franchise, on est d’accord là-dessus, alors pourquoi un jeu aussi applaudi que Red Dead Redemption ne pointe-t-il pas le bout de son code ? Pourquoi, mais pourquoi ?
Tout ça pour dire que fréquemment, le monde du jeu PC connaît des absences inexplicables, mais que dans de très rares cas celles-ci nous sont bénéfiques. L’exemple présent porte sur Street Fighter IV, dont la première mouture émerge sur PC en 2009. Capcom nous l’a bien fait comprendre, à chaque nouvelle version de son jeu de combat, une multitude de déclinaison servant souvent à allonger le titre du jeu sort à intervalles réguliers. C’est ainsi que Super Street Fighter IV est apparu sur console HD en 2010, que la version 3D du jeu a accompagné le lancement de la Nintendo 3DS en mars 2011, et que l’Arcade Edition nous arrive dans les dents au début de l’été. Le point positif pour les PCistes, j’y reviens, et que la version Super a été tout bonnement zappée, tandis que la version Arcade vient de sortir pour une somme relativement modique. En d’autres termes, personne n’a pu craquer pour la version Super, et ils vont de toute façon la retrouver dans une version Arcade un peu plus aboutie. C’est bon pour le porte-monnaie, non ?
EVIL RESIDENTS
DR.J’espère qu’en deux ans, votre configuration a été un peu revue à la hausse ? Le jeu de 2009 passait très bien sur de petites machines, pour peu que l’on ne soit pas trop regardant sur le niveau de détail et le post-traitement, la version Arcade n’aura pas trop de problème non plus, mais il est toujours plus agréable de monter d’un cran (ou deux (ou trois))) les options graphiques pour apprécier le style dynamique du graphisme et des animations. Les « anciens » personnages n’ont pas bougé d’un iota, les nouveaux de la version Super (je vous invite d’ailleurs à jeter un œil sur la critique Krinein de Super Street Fighter IV version console pour plus de plus de précisions sur ce point) affichent pour certains une classe indéniable, et les quatre arrivants de la présente version ont véritablement le charisme suffisant pour devenir les têtes d’affiche des soirées jeux vidéo. En termes de gameplay, on appréciera forcément le style très énergique des frères Yun et Yang, dont les combos et les attaques rapides trouvent facilement des failles dans les défenses adverses. Pas facile d’équilibrer les matchs dans ces conditions. Les deux autres personnages apportés ne sont que des versions maléfiques (ou encore plus maléfiques) de Akuma et de Ryu, qui portent le nom d’Oni et de Evil Ryu. Le mal les habite, transpire par chaque pixel de leur modélisation, et c’est en soit ce qui les rend si attirant puisque leur panel de coups n’apporte pas grand chose de nouveau.
On retrouve sinon le gameplay au poil près identique à la précédente version. On s’arrache un peu les cheveux à jouer au clavier, mieux vaut débourser quelques dizaines d’euros pour acquérir une manette XBOX 360 et jouer dans les meilleures conditions, je le recommande fortement (la manette est très bien reconnue par Windows, Microsoft oblige, et peut servir dans de nombreux autres jeux). On utilisera les défis pour apprendre les coups spéciaux et les enchaînements types des personnages, et se lamenter de voir que la maîtrise complète du jeu et de ses subtilités se fera dans la douleur et en version longue. Le jeu n’a en effet rien perdu de son ambigüité originelle : il est simple d’accès, facile à prendre en main, mais devient très élitiste à partir du moment où l’on cherche à découvrir les aspects techniques les plus avancés.
DR.Certains combos sont véritablement très prise de tête, mais ne sont pas essentiels pour apprécier le jeu, loin de là.
Époque oblige, l’équilibrage général des personnages est au cœur des débats. Rappelez-vous, Sagat dominait largement les autres protagonistes, en jeu et en taille, dans la première mouture de Street Fighter IV. La version Super puis la version arcade sont passées par là, et l’ensemble de la populace a subi de petits ajustements qui semblent avoir harmonisé un peu les combats de rue. Avec autant de combattants proposés, il est toutefois vraiment difficile d’arriver à un juste équilibre, et l’on remarque rapidement, notamment sur les forums de discussion « pro », que les deux nouveaux venus Yun et Yang dominent le reste des combattants lorsqu’ils sont bien utilisés.
CRISE DE LA QUARANTAINE
DR.La musique, on s’en fiche. Ce n’est pas qu’elle est mauvaise, mais on a généralement autre chose à faire que de l’écouter. De toute façon, les bruitages très réussis suffisent à la couvrir pour peu que le combat soit animé (les échanges de boules de feu ne font pas partie de ce que j’appelle les « combats animés »), le medley de frappes et de cris donne une certaine tenue aux joutes et les nombreux ultra - combos, généreux sur les bruitages et les effets pyrotechniques, sont autant de bonnes raisons d’apprécier le travail des bruiteurs. Les quelques répliques des personnages sont également sympas à entendre les premiers fois, mais feront vite l’objet d’un passage en avance rapide.
La durée de vie est une composante qui va varier selon votre désir d’explorer le jeu. Celui-ci vous propose 39 personnages à incarner, ce qui est tout simplement démentiel même si certains sont très proches niveau gameplay. Comme dans tout jeu de combat, il faudra donc avoir envie d’aborder plusieurs personnages, apprendre ses coups, et finir le mode scénario de chacun pour visualiser toutes les fins possibles. Il n’y a pas de « carotte » fictive comme dans le précédent jeu PC, tous les personnages sont disponibles dès le lancement et il s’agit donc véritablement de plaisir de jouer et non d’une quelconque logique de déblocage de contenu. Pour les très acharnés, il y a également de quoi faire avec le mode défi, malgré l’absence des quatre personnages apportés par cette édition (le jeu vous prévient d’entrée que les défis sont ceux de l’édition Super).
DR.Évidemment, l’intérêt du mode solo devient vite limité et il sera davantage pertinent de s’intéresser aux fonctionnalités en ligne, pour se trouver des adversaires de toute nationalité.
Le système de recherche de combats en ligne ne fonctionnait pas trop mal malgré une certaine simplicité (qui a dit archaïsme ?) dans le premier volet, la version Arcade dispose des améliorations de la version Super pour notre plus grand bonheur. Il est dont toujours possible de faire des matchs classés avec une différenciation entre le classement joueur et le classement personnage / joueur, des combats en tournois ou des combats en infini (le gagnant reste). Les joueurs non impliqués dans l’affrontement deviennent spectateurs et peuvent commenter vocalement ce qu’ils voient. Il est également possible de sauvegarder les replays des combats ou même de regarder ceux de grands joueurs via une interface dédiée. Les serveurs ont l’air de tenir le coup à partir du moment où l’on trouve un joueur disposant d’un ping correct (évitez le rouge, évitez le rouge !).
CONCLUSION
Si les joueurs consoles peuvent se sentir lésés devant le peu de nouveautés apportées depuis Super Street Fighter IV, la pilule passe beaucoup mieux sur PC qui n’a connu que le simple Street Fighter IV. 14 personnages de plus, quelques équilibrages, et un mode multi-joueurs revu et corrigé font du titre Arcade Edition le must-have des jeux de combats pour les adorateurs du clavier – qui devront toutefois investir dans une manette pour bénéficier à 100% du jeu.
Les Plus | Les moins |
+ 39 combattants, oui monsieur ! |
- …même s’il commence à vieillir. |