Vanquish - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Ric_Pantera, le 16/12/2010 (Tags : vanquish bayonetta test xbox jeux action sam
Les russes ont encore frappé, et il vous incombe d'aller leur remettre les pendules à l'heure. Mais vous ne serez pas seul pour botter les fesses de l'adversité, vous serez accompagné par de braves Marines et surtout par votre combinaison surboostée.
Il y a des jeux comme ça, où dès la première annonce on ne peut pas s'empêcher de se dire : « Wow, je sais pas ce que c'est que ça mais ça a l'air trop bon ! ». Plus les previews passent, plus l'impatience grandit et plus on est sûr de la qualité du titre sans même y avoir joué, n'en déplaise aux quelques critiques grognons pointant du doigt une potentielle répétitivité pour exemple.
Et bien c'est exactement ce que j'ai ressenti à la vision du premier trailer de Vanquish. Quand en plus on sait que le responsable se nomme Mikami Shinji et que la production est assurée par PlatinumGames, qui avec Bayonetta, Mad World et Infinite Space s'est taillé une solide réputation de cador, l'attente devient insupportable.
Mais sur Krinein on n'est pas comme ça. Oh que non ! D'ailleurs pour garder mon intégrité professionnelle légendaire et rester purement objectif sur ce titre, je prendrai le point de vue du type blasé qui a déjà tout vu et tout essayé.
C'est parti, mode Télérama activé.
C'est nous les gentils c'est eux les méchants.
Commençons par un point sur le scénario qui est, avouons-le, bête à manger des ballots de paille.
Dans le futur rien n'a vraiment changé. Les Russes sont toujours méchants et n'hésitent pas à détourner une station spatiale américaine pour s'en servir comme arme de terreur et au passage rayer San Francisco de la carte. Leurs exigences sont claires, les Yankees doivent purement et simplement capituler et se soumettre à
Hou-Hala volonté de la mère patrie, sans quoi New York sera la prochaine ville à subir leur courroux destructeur. Évidemment, l'oncle Sam ne l'entend pas de cette oreille et envoie le dernier recours du monde libre reprendre les choses en main, j'ai nommé les Marines. Ces derniers sont accompagnés par Sam Gideon, agent d'une mystérieuse agence scientifique nommé DARPA et inventeur d'une armure révolutionnaire qu'il compte bien tester sur le terrain.
C'est sur ce postulat, que l'on pourrait croire sorti de l'esprit d'un mauvais scénariste de nanars période reaganienne, que débute l'action de Vanquish, le dernier jeu survitaminé de PlaninumGames. Au vu des dernières productions du studio japonais, on aurait pu être en droit d'attendre quelque chose de plus original, mais passons et jugeons plutôt du gameplay.
Sans style la puissance n'est rien.
Vanquish est un TPS cover-base des plus classique. Pour les incultes qui ne seraient pas sortis de leur grotte au cours des dix dernières années, l'acronyme TPS signifie Third Person Shooter, ou jeu de tir à la troisième personne dans notre noble langue. Vous dirigez donc votre avatar en vue de dos, la caméra se rapprochant généralement de l'épaule lorsque l'on veut tirer, et l'expression cover-base (ou basé sur les couvertures) veut dire que l'on progressera dans le jeu en passant de couvertures en couvertures comme des murs ou des véhicules afin d'éviter les tirs ennemis.
Popularisé en 2006 par Gears of War sur Xbox 360, la formule est ici reprise quasiment à la lettre. On avance, on se met à couvert, on tire et on recommence. La seule différence avec les autres titres du même acabit est que le héros avance un peu plus vite que le Marcus Phoenix de base.
Il faut dire que Sam est aidé par l'Augmented Reaction Suit ou ARS, la fameuse armure qu'il a mis au point. En plus de protéger Sam des balles qu'il pourrait recevoir, l'ARS lui permet surtout de se déplacer à une vitesse supersonique.
La turbo-combi en actionD'une simple pression sur une touche le joueur déclenchera les propulseurs présents un peu partout sur l'armure et ce faisant verra le personnage glisser à toute vitesse d'abri en abri. Cette capacité apporte certes une certaine nervosité au gameplay mais la conséquence est que l'action en devient grotesque et...
Bon désolé mais je dois sortir de mon mode blasé quelques instants. Cette idée loin d'être grotesque est tout simplement géniale. Les affrontements sont dynamiques à l'extrême et c'est un vrai plaisir que de déraper à cent à l'heure pour prendre un groupe d'ennemis à revers et d 'effectuer des turbo-glissades de toute beauté, pour vous rapprocher d'une cible trop éloignée ou au contraire pour fuir un combat mal engagé. Personnellement je ne peux réprimer un frisson de plaisir à chaque fois que j'enclenche ce boost, sans parler de la classe folle qui se dégage de tous les mouvements du héros.
Mais redevenons sérieux.
Les développeurs ont eu la bonne idée d'intégrer une limitation à ces glissades abracadabrantesques. Si vous utilisez l'accélération trop longtemps votre combinaison surchauffera et devra «rebooter», tous vos mouvements seront alors plus lents et les quelques secondes nécessaires à la ré-acquisition de vos capacités vous paraitront une éternité, surtout sous un flot de missiles ennemis. Cela empêche une utilisation abusive d'un élément de gameplay facilitant déjà grandement la progression dans le jeu.
Cette vitesse n'est pas la seule aptitude à la disposition du joueur, vous pourrez également enclencher une sorte de «bullet time», et là je dis fausse bonne idée. En plus d'être aussi originale que le scénario du jeu, cette faculté est totalement illogique car à l'exact opposé de la capacité de base, à savoir accélérer, et n'apporte rien au gameplay...
Non je ne peux pas me laisser dire ça.
Effectivement si le bullet time n'est pas l'idée du siècle en terme d'originalité, son utilisation dans ce jeu ajoute encore une dose de fun à l'ensemble. Vous pourrez par exemple effectuer un saut périlleux pour sortir d'un abri en arrosant les ennemis alentours, le tout au ralenti. Oui ça claque, n'oubliez pas votre mâchoire en partant. A noter que ce mode fera également chauffer votre armure, à utiliser avec parcimonie donc
Mais bon je me dois de redevenir objectif et de ne pas laisser mon enthousiasme venir s'insinuer dans cette critique.
Le système d'armement mérite que l'on s'attarde un peu dessus. Sam peut porter
Les effets sont magnifiquessur lui trois armes en plus de ses grenades. Toutes celle-ci sont upgradables en récupérant des items prévus à cet effet ou d'une manière plus originale. Si votre réserve de munitions pour une arme est au maximum, le fait de récupérer le même type d'arme la fera monter en grade, augmentant du même coup la capacité du chargeur, la vitesse de tir, la puissance etc... Ce système oblige à jouer avec tout ce qui est mis à votre disposition pour essayer d'avoir le meilleur armement possible. Encore une idée qui aurait pu être mieux ... qui aurait pu être plus.. Décidément je n'y arrive pas. Encore une bonne idée quoi.
Arrête de saigner des yeux ça fait désordre.
Quand on en arrive au niveau de la réalisation, objectivement ou pas, Vanquish met tout le monde d'accord. Les graphismes sont somptueux, on ne se lasse jamais d'admirer les décors de cette base spatiale même si ceux-ci sont composés quasi exclusivement de lieux urbains aux décors assez similaires (mis à part un court chapitre en forêt). On pourrait appliquer le même reproche au game design trop classique enchainant les couloirs et les arènes fermées. Mais cette répétitivité apparente ne gâche à aucun moment l'expérience de jeu. Il faut dire qu'avec ses 60 images par seconde, ses effets de particules et de lumière à couper le souffle, ses cinématiques hollywoodiennes Vanquish ne laisse aucune place à l'ennui, vous ballottant sans cesse entre fusillades névrotiques, combats contre des boss gigantesques et moments de pure contemplation.
Le style graphique très typé au niveau des structures technologiques et des robots est un régal et pose une ambiance unique, on se croirait dans un film de mecha,
La classe !renforcé par une animation chiadée à l'extrême. C'est simple, tout dans ce jeu transpire la classe par tous les pores. Que ce soit la transformation d'un arachnide métallique géant en robot de combat bipède ou tout simplement Sam qui s'allume une clope, on finit toujours par se retrouver sur son séant en tain de baver d'admiration devant sa télé.
Au niveau de la durée de vie, Vanquish se termine en une petite dizaine d'heures en mode normal. Ce n'est peut-être pas énorme mais l'action est tellement intense que chaque session de jeu risque de vous laisser complètement lessivé, les nerfs mis à rude épreuve après autant de démesure et de frénésie. Mais PlatinumGames a pensé à ceux qui en voudrait encore. Chaque chapitre se clôture par l'attribution d'un score basé sur la rapidité du joueur à effectuer la mission, le nombre d'ennemis éliminés et d'alliés secourus et surtout le nombre de morts, chacune apportant son gros malus. Les adeptes du score parfait auront du pain sur la planche avant d'obtenir la meilleure note, sans parler des statuettes à récupérer cachées dans les niveaux et du mode de difficulté extrême débloqué après avoir fini le jeu une première fois.
Bon très bien, je n'ai pas pu m'empêcher d'encenser ce titre mais que voulez-vous,
What the fu...?!Sega n'avait qu'à sortir un jeu bancal et à demi fini car, est-ce vraiment la peine de le préciser, Vanquish est une bombe. Je le dis, je le maintiens et tant pis pour les blasés. Bien qu'on puisse lui faire de menus reproches comme son level design peu inspiré, une légère répétitivité de l'action ou, avouons-le, quelques rares ralentissements, ce jeu devrait combler tous les fans d'action à grand spectacle et de fusillades débridées.
Si vous recherchez une expérience inoubliable, un challenge relevé qui vous prendra un bon bout de vie, ou même si vous voulez vous venger d'un ennemi épileptique photosensible, les aventures de Sam Gideon ne vous décevrons pas, alors enfilez votre turbo-combi et jetez-vous dans la mêlée.