Mémoires de joueur #16 : contre le reste du monde

/ Article - écrit par Nicolas, le 22/02/2012

J’ai vu des types faire des Speed Run sur des jeux que j’avais un peu peiné à terminer ; j’ai vu des gens faire des temps de folie sur Mario Kart ; je me fais rouler dessus par la moitié de la terre sur Starcraft ; bref, je ne suis qu’un petit poisson (avec sa manette et éventuellement son casque micro) parmi un océan de PGM. Aujourd’hui, tout le monde a bien conscience que sur la planète, il existe un énorme pourcentage de joueurs qui défient l’imagination et mettent minable la plupart de vos High Scores, même si vous éclatez vos petits voisins et votre beau-frère sur n’importe quoi. Mais avant, une grosse masse, c’était quoi ?


"Bon sang, mais laissez-moi passer !"
Hé, bien, la grosse masse, c’était un copain, tout simplement. L’aspect compétitif se réduisait à cela, il fallait avoir le même matériel et le même jeu pour se défier sur tout ce qui pouvait faire office de champ de bataille, ou bien avoir l’arrogance d’affronter les potes sur des jeux qu’on ne touchait jamais. Même si j’avais du mal à apprécier le jeu, je n’ai jamais été honteux sur Power Stone 2 sans posséder la DreamCast. Sur Mario Kart, je m’étais trouvé un camarade de classe qui aimait bien faire du Time Trial, et qui m’a permis de repousser mes modestes limites. Jour après jour, on s’échangeait nos temps, grappillant à chaque fois quelques dixièmes de secondes, pour que, finalement, l’autre abandonne. Et à ce moment précis, notre high score semblait imbattable.


Photo prise juste avant une cuisante défaite
Jusqu’au jour où un magazine, dont je ne me souviens plus du nom, a décidé de publier des records de lecteurs. Là, c’était la grosse déprime : ce fameux temps imbattable sur le premier Mario Circuit de la SNES, hé bien, il s’est retrouvé finalement battu. De plus de trois secondes. Je pouvais toujours aller frimer chez un copain et coller dans sa cartouche un temps de folie sur un circuit ou deux, pour le dégoûter, j’avais désormais conscience qu’il existait en France des gens bien meilleurs que moi. Grosse déconfiture également sur Bomberman, lors d’un tournoi mineur organisé à l'occasion d’un salon mineur également. Sur Bomberman Saturn, à dix joueurs, je pose d’entrée les bases en prenant la première victoire sans sourciller. Et cela sera ma seule, battu ensuite par des styles de jeux auquel personne ne m’avait pas habitué.


L'image n'est pas très lisible, mais ça se passe mal.
Aujourd’hui, Internet et les moyens de communication globaux me rappellent tous les jours qu’être joueur, c’est accepter d’être moins bon qu’un autre. Entre les joueurs de Mario Kart 7 qui ne me laissent jamais être sur le podium, ceux de Starcraft qui me pourrissent en quinze minutes sans s’inquiéter outre mesure, et ceux de Street Fighter IV qui sont capables de me coller du perfect avec Dan, mieux vaut être humble et se donner des objectifs atteignables - comme par exemple, affronter les membres de Krinein sur MK et les mettre dans le vent, ou ensevelir un copain sous un flot ininterrompu de zerglings. Car lorsqu'on regarde quelques professionnels se la donner sur un jeu que l’on possède et auquel l’on joue régulièrement, on se sent petit, et insignifiant. Heureusement que l’on joue pour s’amuser, pas pour gagner…

J’en profite pour rappeler qu’il y a une communauté Krinein sur Mario Kart 7, vous êtes les bienvenus : 09-1869-3610-5345. On aime perdre, venez nombreux !