7/10The Saboteur - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 09/02/2010
Notre verdict : 7/10 - Today in a Paris Far Far Away (Fiche technique)

The Saboteur n'a pas énormément fait parlé de lui lors de sa timide sortie au mois de décembre alors que la plupart des éditeurs essayaient de sauver les meubles face à la lourde concurrence des Modern Watfare 2 et Assassin's Creed 2. Ayant donc le mérite de sortir en un moment trouble nous ne pouvons que revenir un peu en arrière (histoires de planning nous y ayant obligé) pour vous faire le détail de ce jeu sorti des Studios Pandemic et dont le désire n'est autre que de nous proposer un Grand Theft Auto IV sauce seconde guerre mondiale dans un Paris stylisé et plein d'allemands à dessouder, écraser,...

Et il faut avouer que le concept est accrocheur. On se dit qu'avec tout ça il y a peu de chances que le joueur ne s'y retrouve pas. C'est peut être là que le jeu devient un peu ambitieux... ou pas. A vous d'en juger avec l'appui de notre avis sur la question. Quoi qu'il en soit vous incarnerez Sean, un Irlandais pilote de course qui se retrouve mêlé à l'histoire de la grande guerre. Pour une histoire de vengeance des plus romancée, il vous faudra tuer et saboter et ainsi arriver à vos fins dans une aventure qui vous plongera au cœur de la ville des romantiques en un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Montmartre en ce temps là accrochait ses lilas jusque sous nos fenêtres .. entre deux croix gammées.

Tout d'abord il est impossible de faire l'impasse sur le design du jeu, élément des plus symboliques du titre. Si The Saboteur désire nous proposer un monde immersif il le décline en noir et blanc. Il teinte ce dernier de petites touches rouges dont le sang qui
coule à foison sur les pavés de la capitale et les brassards SS dont l'imbibation morbide n'a à ce jour plus besoin d'être démontrée. Et il faut avouer que c'est très plaisant. C'est d'autant plus appréciable qu'au fur et à mesure de vos actions subversives dans le gay Paris, vous rendrez des couleurs à la Ville pour le plus grand bonheur des arbres, des oiseaux et même de la population. Toutefois les couleurs restent assez mal utilisées sur la forme. On se retrouve à avoir fréquemment mal aux yeux lorsque les couleurs criardes se font ressentir tandis que la gamme chromatique des gris nous empêche fondamentalement de voir l'action de temps à autres. C'est gênant et mal équilibré pour résumer ce qui transforme un atout du plus bel effet en une suite de moments douloureux. On s'y habitue tel on s'habituerait à la pénombre d'une période difficile mais on ne peut pas pour autant être convaincu par le détail absent de toutes ces textures et cette impression que le jeu n'est pas fini.

Malheureusement les déceptions vont en s'aggravant avec une modélisation parfois limite des personnages et de gros problèmes de clipping que l'on aperçoit lorsque le soleil se lève sur un végétation qui n'était pas présente deux mètres plus tôt. On pourra passer une fois de plus sur le détail qui ne serait autrement qu'handicapant à chaque instant. La conduite reste agréable et le gameplay est assez varié pour ne
pas s'ennuyer. On peut donc facilement s'oublier dans cet univers alternatif où il nous faudra une dizaine de minutes à peine pour rejoindre le Havre en courant dans la prairie. Pour les actions à effectuer elles restent simples mais auraient bénéficiées de l'expertise d'Ezio qui aurait rendu l'expérience de jeu beaucoup plus agréable. Ici c'est faire exploser,s'enfuir, tirer au cœur de la nuit et se battre dans les bars et les ruelles à l'irlandaise. Et il faut avouer que c'est fun même si l'animation des personnages laisse parfois à désirer. L'escalade entre autre reste assez basique et peu intuitive. Par contre on ne se lassera jamais de truffer de plomb les traitres d'outre-Rhin puisqu'on à pas pu participer à cette résistance par nous même. Il est d'ailleurs assez intéressant aussi de redécouvrir Paris sous cette dictature et dans un contexte qui nous sonne faux aux oreilles. Les abattoirs de Belleville entre autre, ou le canal Saint Martin de l'époque sont autant de sites à redécouvrir avec des yeux monochromes d'enfant émerveillé.

Et à ce niveau on ne peut que saluer le travail d'ambiance. Car en plus de la recherche architecturale flagrante, les tonalités Jazz de la bande originale sont du plus bel effet tout comme les différents lieux de débauche ou le parc de voitures d'époque que vous aurez à votre disposition.  Les armes sentent le rouillé et le bois
ce qui est toujours appréciable et le roman qui accompagne votre histoire aventureuse est assez sympathique et fleure bon les grandes histoires de la résistance adaptées au cinéma qui ont bercés nos enfances d'après guerre. On se sent donc à la maison sans vraiment savoir d'où nous vient se sentiment. On ressentira également l'angoisse et la noirceur d'une sale période de l'histoire avec ses rebondissements et ses massacres quotidiens, avec son goût, son odeur mais sans le teint Vichy. (C'est dommage de ne pas avoir imbriqué l'histoire de la police française et des collabos). La customisation de votre personnage et de ses armes ainsi que la petite touche de RPG qui anime le tout restent des éléments agréables à considérer même si ils étaient loin d'être nécessaires. A la manière de ces quelques villes que vous pourrez visiter sur le territoire français et qui vous permettront surtout de vous évader légèrement l'esprit, signe d'un jeu équilibré en amusement.

On ne regrettera au final pas l'achat de ce jeu en seconde main malgré sa contrainte visuelle légèrement Sims un peu comme nous l'avions remarqué dans Le Parrain 2 du même éditeur. Et il faut avouer qu'au tableau des bons points il y a derrière ce léger raté artistique, un jeu d'une durée de vie assez efficace. Un titre solide donc où il vous sera possible de varier les plaisirs qu'ils soient morbides ou charnels et dans l'ordre que vous voulez. Le supplément Nuit Parisienne interdit aux moins de 18 ans ne vaudra pas le coup que l'on s'y arrêtes plus que le temps d'un semi striptease façon années 40 mais il est gratuit donc pas de raison de s'en plaindre.