6.5/10Final Fantasy III - Test

/ Critique - écrit par Nicolas, le 06/08/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Les quatre fantaisistes (Fiche technique)

Tags : final fantasy version jeux personnages remake test

Final Fantasy III se refait une beauté plastique sur Nintendo DS, mais en oublie de se cultiver un poil. Des combats, des combats, des combats, ...

Pourquoi avoir décidé de porter les opus III et IV sur Nintendo DS et cantonner les plus recommandables épisodes V et VI à l'obsolète GBA, tel est le mystère entretenu par Square Enix. Peut-être ont-ils une valeur sentimentale plus importante pour les dirigeants, ou bien sont-ils considérés comme plus représentatifs de ce qu'est Final Fantasy dans son ensemble ? Final Fantasy III et IV apportent effectivement chacun une évolution majeure à la série, à savoir respectivement le système de jobs et l'Active Time Battle, mais il s'agit de caractéristiques maintenant bien intégrées, optimisées depuis un certain temps, et revenir aux sources impliquent un retour en arrière assez brutal. Encore que l'argument puisse être réfuté pour le IV, celui-ci disposant d'un contexte scénaristique très différent de ses prédécesseurs, et donc potentiellement intéressant. Mais Final Fantasy III se positionne davantage comme un produit destiné aux fans et aux collectionneurs plutôt qu'une véritable expérience vidéoludique, les personnes souhaitant s'essayer aux FF ne seraient que trop bien conseillées de choisir un opus plus récent.


Une introduction qui peut certes paraître un peu négative en début de critique, mais qui reflète bien le sentiment auquel l'amateur de Final Fantasy tout aussi bien que le profane pourra être confronté. Au moins, les développeurs ont su trouver un juste milieu entre le remake et l'original, choisissant de refondre la charte graphique ainsi que le début du scénario tout en conservant le squelette de l'aventure et son mode de jeu.
Chaque personnage aura donc sa petite histoire introductive, et même si la finalité demeure similaire (quatre héros se confrontent aux forces du mal qui deviennent vraiment lourdingues), l'effort est appréciable. Mais c'est la re-modélisation graphique qui force le compliment. Oubliée la 2D 256 couleurs de la pauvre petite 8 bits de Nintendo, bienvenue à la 3D de la Nintendo DS ! Pour son remake, Square Enix opte pour un graphisme mignonnet de grande qualité, qui certes noie tout espoir de scénario mature, mais qui a le mérite de faire passer la pilule assez facilement. Pour ne rien gâcher, le jeu débute sur une vidéo d'excellente qualité, une belle entrée en matière qui ne fait que confirmer le talent des animateurs de la firme.
Le jeu quant à lui conserve ses mécanismes. Votre groupe se balade sur la carte du monde ou dans des donjons, rencontre des ennemis de façon très aléatoire, passe alors en mode combat et affronte la menace au tour par tour. L'Active Time Battle (la petite jauge qui est une fois remplie donne à votre personnage l'opportunité de réaliser son action) n'étant chronologiquement pas encore à l'ordre du jour, le jeu opte pour une « résolution différée ». En somme, tous les protagonistes annoncent leur action en début de tour, qui sont ensuite résolues à la suite selon un ordre plus ou moins aléatoire. Un système franchement déconcertant, qui empêche parfois la mise en place de tactiques élaborées.


Final Fantasy III introduit une caractéristique fondamentale de nombreux épisodes de la série, à savoir le système de jobs. A mesure que la progression dans le jeu s'effectue, s'offre à vous un panel de métiers que vous pourrez assigner à votre personnage, chacune ayant ses capacités propres et ses restrictions d'équipement. Par exemple, le mage noire peut utiliser des sorts offensifs mais ne pourra pas utiliser d'armures ou d'armures lourdes ; le guerrier pourra, lui, et sera capable d'effectuer une attaque plus offensive au détriment de sa défense, mais ne disposera pas de points de magie. Simple comme « bonjour, comment ça va ? », peut-être même trop simple.
Ceux qui auront testé les versions supérieures du système s'en rendront vite compte : les jobs ne sont pas « cumulatifs ». Impossible d'apprendre des compétences associées à un job pour l'utiliser sur un autre. Du coup, le choix se fera de manière assez simple et ne changera pas beaucoup durant le jeu, à ceci près que certains phases du scénario vous obligera à opter pour tel ou tel job pour progresser, de manière courte. Tous les jobs ne sont également pas utiles, et il est évident que le choix se portera sur les plus efficaces, comme le guerrier ou le mage blanc.


Le plus difficile à digérer est que le jeu fait partie d'une catégorie de RPG très « vieille école », franchement basée sur le combat et l'endurance. Par exemple, impossible de trouver un point de sauvegarde en intérieur, votre unique chance de sauver votre progression sera d'effectuer la manipulation en extérieur sur la carte. De ce fait, dans certains donjons gigantesques, le parcours devient carrément impossible sans une préparation pointue préalable.
Cette préparation est simple mais longue, et s'appelle du « leveling ». Autrement dit, trouver un coin pépère pour se taper du streumon à la chaîne, engranger les XP, et faire monter le niveau de votre groupe, synonyme de total de points de vie revu à la hausse. Parallèlement, vous récupérer de l'or (= gils), ce qui vous permet à terme d'acheter l'équipement le plus efficace possible, et donc de faire plus de dégâts tout en étant mieux défendu. Pas de secret, il faut rester en vie tout en infligeant le maximum de blessures à l'adversaire pour avancer.
L'autre « restriction » concerne les objets, ou plus précisément certains objets. Car ceux qui vous permettraient de tenir plus longtemps en vie dans les donjons, soit les queues de phénix (ressuscite un personnage mort au combat) et les élixirs (rétablit les points de vie et, surtout, les points de magie), ne sont pas achetables en magasin et doivent être dénichés dans des coffres à trésor. Du coup, un mage blanc (sorts de soins et de protection) se révèle quasiment indispensable, et devra être défendu au péril de la vie de ses compagnons.

Si vous êtes avides de scénario ou tout simplement désireux de commencer la saga FF, soyez prudents, Final Fantasy III version 2007 n'est certainement pas le plus facile à appréhender. Beaucoup de combats, peu de variété, il tire son épingle du jeu par une refonte graphique et musicale de très bonne qualité. Compte tenu de sa difficulté, une partie étant due à ses mécanismes de jeu pas optimaux, le jeu vous tiendra en haleine assez longtemps du moment que vous ne perdez pas courage.