Mémoires de joueur #12 : la presse papier

/ Article - écrit par Nicolas, le 25/01/2012

Trouver une information est désormais à la portée du monde entier, rapportée quasiment en temps réel par Internet et les multiples rédacteurs qui le parcourent. Mais il n’en a évidemment pas toujours été ainsi, et certains acteurs de la presse papier doivent encore se rappeler avec un petit trémolo dans la voix cette époque bénie où le magazine était la principale source d’informations du gamer, même si l’actualité n’était restituée qu’avec une périodicité souvent mensuelle. Comme beaucoup, j’ai acheté du magazine à ne plus savoir qu’en faire, parce que c'était la seule façon de se tenir au courant, à l’époque.


Une patte graphique identifiable
dès la couverture.
Et le principal, c’était évidemment Player One, le premier magazine sur les jeux vidéo consoles. Pas un PC à l’horizon, ça tombait bien, je n’en avais pas et je m’en fichais comme des dimensions de la touche dièse de mon téléphone de bureau. Pendant longtemps, le magazine avait pour originalité de proposer en couverture une œuvre dessinée mettant en scène un adolescent adepte du jean et des personnages de jeux vidéo, en lieu et place des désormais habituels visuels éditeurs des magazines contemporains. En terme de contenu, ce n’était pas forcément très différent de ce que l’on lit aujourd’hui, on y trouvait un peu tous les styles sans être du Victor Hugo (heureusement d’ailleurs), il y avait du dossier sur les technologies émergentes, des tests, des actus, des « tips » (les pages qu’on attendait chaque mois pour voir si on allait enfin nous débloquer), etc. Commencé en 1990, Player one se retrouve avec un concurrent direct très rapidement, Consoles +. Plus épais, plus cher, le magazine se trouve un public malgré une charte graphique moins claire et un petit train de retard, qu’il compensera progressivement à travers de bonnes idées (et les articles de Ze Killer).


Horrible :)
Vient alors l’âge d’or, où le magazine de jeux vidéo se dote d’une place non négligeable dans les kiosques. Joypad fait son entrée sur le marché un peu après Consoles +, sans forcément innover dans la recette. Les lecteurs, maintenant devant le dilemme du choix, commencent à choisir leur magazine selon le style et la qualité de l’information. Sur PC, Tilt livre une lutte sans merci avec Gen4 depuis la fin des années 80, et subit la concurrence du fameux magazine Joystick qui brillera par son esprit et son humour (qui me reste hélas assez hermétique). Se démocratisent peu à peu les contenus additionnels qui permettent au lecteur d’accéder à des démos ou même parfois à des jeux complets, c’en est même devenu pour moi le principal moteur de mes achats de magazine, ceux-ci revenant en fin de compte assez cher.


IG, toujours des couvertures
alléchantes.
Peu à peu, avec les années 2000, tout le monde s’éteint progressivement, concurrencé par Internet qui fournit plus d’informations plus rapidement. Le magazine de jeux vidéo n’est néanmoins pas mort, mais est passé de nécessité à plaisir isolé. En fait, il devient intéressant à partir du moment où l’on recherche de l’information de fond, comme de gigantesques dossiers ou des interviews pointues (IG magazine l’a bien compris), mais il ne pourra jamais concurrencer la toile sur l’actualité et les tests, ralenti par une périodicité maintenant inadaptée. À quoi sert d’avoir l’article trois semaines après la sortie du jeu si l’on peut en découvrir d’autres quelques jours avant la date ? D’autres jouent la carte du contenu additionnel : le magazine se vend avec un jeu populaire mais pas très récent pour justifier l’achat du magazine. Pourquoi pas.

Ce matin, j’ai acheté l’IG Magazine HS n°2 pour son dossier sur Zelda. Trouver l’information sur Internet, notamment via Wikipédia, était évidemment à ma portée, mais il y a une certaine saveur à découvrir ce genre de travail dans un autre environnement que celui de l’écran. Internet a certes l’avantage de la rapidité, mais celle-ci peut également être à double-tranchant : on expédie, on ne vérifie pas ou peu, on ne se corrige que moyennement, et on bâcle le travail. Je ne dis pas qu’un magazine sera différent, mais il y a souvent de meilleures volontés dans la presse papier que dans celle numérique. Enfin, je crois.