Professeur Layton et l'Appel du Spectre - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Islara, le 01/12/2011 (Tags : layton professeur spectre appel enigmes test nintendo
Même si les graphismes, après 8 mois de beauté sur 3DS nous paraissent très vieillots et les personnages trop fixes, même si les thèmes musicaux, certes toujours plaisants, finissent par tourner un peu en rond, la magie Professeur Layton est totalement intacte. Deux oublis quand même : pas de mini-RPG ni de code pour la porte cachée.
Soyons honnêtes, en cette fin d’année, un jour après les sorties sur 3DS des deux géants James Noir et Dr Lautrec, on était, sur Krinein, loin d’être convaincus par l’arrivée de Pr Layton et l’Appel du Spectre, sur une console presque morte et alors qu’il était précédé par un volume 3 presque parfait. Revenir aux origines de l’histoire du Professeur (petit rappel, ce volume 4 démarre une trilogie antérieure aux trois premiers volets) et résoudre le mystère d’un simple spectre ne paraissait ainsi pas très palpitant quand on avait fait des voyages dans le temps et versé quelques larmes lors de la conclusion finale du Destin Perdu. En outre, le Masque des Miracles (= volume 5) arrivant en début d’année 2012 sur 3DS, cette sortie était presque de trop.
Et pourtant, aussi surprenant que cela semble, Level-5 a réussi, encore, à nous hypnotiser et à faire opérer la magie Pr Layton alors que l’on n’y croyait pas une seconde. Subtiles innovations de détails parsemées de-ci de-là, mais assez nombreuses, avec un scénario à nouveau en acier trempé et nous voilà envoûtés dès la première vidéo d’introduction !
Personnages et scénario énigmatiques au possible !
Un nouveau personnage haut en couleur !
Emmy Altava, vue dans la Diva Eternelle. Il faut dire que ce n’était peut-être pas si mal de changer d’époque et d’avoir un nouveau personnage en la personne d'Emmy. Et cette Melle Emmy Altava que nous avions découverte dans la Diva Éternelle, mais de manière trop effacée, sait faire son petit effet détonnant et créer très vite son mystère. Le Pr Layton lui-même se trouve face à une énigme avec cette jeune assistante passionnée, qu’il considère rapidement comme son égale.
Et il n’était finalement pas si mal non plus de découvrir un autre Luke, un Luke plus humain, plus riche psychologiquement que l’éternel petit apprenti en admiration devant son maître. Lui aussi cache bien des secrets que l’on ne nous révèle habilement qu’au compte-gouttes histoire d'attiser encore plus notre intérêt.
Quant à l’intrigue du spectre elle-même, on navigue de nouveau à la limite du surnaturel, sans aller trop loin et le suspense nous aspire totalement dès le début, et avance de manière bien rythmée. Même si elle n’atteint pas les sommets du Destin Perdu, elle est quand même très bien menée. Ah là là, ils sont forts ces scénaristes japonais !
Conservation des schémas précédents sur la forme, les mini-jeux et les énigmes
S’agissant des aspects formels, comme nous le disions, il y a de nombreuses innovations de détails : thèmes graphiques un peu différents, notamment lors de la résolution des énigmes (avec l’amusante pile de cubes qui s’effondre quand on se trompe) ; énigmes supplémentaires intégrées dans l’aventure elle-même sans aucune interface d'énoncé ou de bloc-notes (on y avait eu droit dans le Destin Perdu mais qu’à un seul moment, alors que là, le modèle se répète plusieurs fois) ; ou encore, lors de l’observation, les bulles alternent entre les personnages au lieu de se répéter.
La voiture est devenue un trainIdem pour les mini-jeux : innovation, même si on conserve le même schéma de trois mini-jeux casse-tête. Après la petite voiture, nous voilà ainsi avec un petit train qui contient de nombreux paramètres à gérer et nous fait ainsi chauffer les neurones dès le deuxième circuit. Je ne vous dis pas après, vu qu’il y a 10 circuits…. Deuxième mini-jeu : le poisson qui nous fait un peu penser à ce foutu perroquet du Destin Perdu mais dans un style plus aquatique et avec des pièces à attraper, en plus ! Autant vous dire, qu'il sera aussi coriace que son prédécesseur (10 parcours également). Dernier du lot sur le même schéma que les volets précédents, une histoire de marionnettes à compléter avec des mots. Comme d'habitude, ces mini-jeux débloqueront des énigmes supplémentaires dans le menu "Extras". Mais ce n’est pas tout, et on le réalise dès le départ en ouvrant la valise du professeur, plus étoffée que d'habitude ; il y a aussi :
- des badges de souris à attraper avec le stylet sur l’écran principal lors de l’aventure, ce qui n’est pas si facile vu qu’elle court vite et qu’elle apparaît de manière imprévisible et très aléatoire ;
- des objets à collectionner qui sont cachés dans le décor tout au long de l’aventure ;
- des petits épisodes supplémentaires ; ils ne sont pas spécialement palpitants et ne sont pas en vidéo, mais ils ajoutent un petit plus à l’atmosphère ;
- l'utilisation du canal et d'une barque pour se déplacer plus vite sur la carte : à la fois amusant et pratique.
Un certain renouvellementEnfin, côté énigme, ce qui est quand même ce qu’il y a de plus important avec le scénario, on ressent un certain renouvellement. Moins de taquins, plus d’énigmes d’énoncés, beaucoup de puzzles (et pas simples !), des traversées, des patrons de cube etc... On a moins le sentiment de déjà-vu, même si une telle remarque est nécessairement subjective et peut-être faussée par les circonstances. C’est que le Destin Perdu date d’il y a plus d’un an maintenant. Mais, quoi qu’il en soit, le principal est qu’elles sont toujours très variées, très plaisantes, pas trop faciles loin de là, et bien pensées, même si on remarque malheureusement toujours des positions discutables ou des énoncés peu clairs (ex : énigme n° 146), ou encore des énigmes nécessitant des connaissance en algèbre et en géométrie.
Quant au bloc-notes, il n’a pas changé et reste quasiment à l’image du dernier volet (il était difficile de faire plus de toute façon). Et surenchère oblige, il y a évidemment plus d'énigmes que la dernière fois, et toujours les énigmes wi-fi (une par semaine). Bref, il y a aussi la quantité et pas seulement la qualité.
Alors, même si les graphismes, après 8 mois de beauté sur 3DS nous paraissent très vieillots et les personnages trop fixes, même si les thèmes musicaux, certes toujours plaisants, finissent par tourner un peu en rond, la magie Professeur Layton est totalement intacte. Comme quoi, une fois de plus, on nous prouve que la puissance technologique ne fait pas tout et qu'elle sera toujours un simple accessoire à côté de ce qui est l’essence même du jeu : un concept à la fois amusant, envoûtant et addictif.
Post Scriptum : les deux oublis
1) attention, le mini-RPG, déblocable à la fin, qui avait été annoncé pour ce volet a été supprimé, probablement pour des raisons de temps (la sortie européenne ayant déjà été suffisamment tardive). L'Europe est à nouveau le parent pauvre de Nintendo...
2) autre déception (plus ténue), aucun code ne permet de découvrir du contenu supplémentaire dans le Destin Perdu via la "porte cachée" ; pourtant, en principe, un volet de Pr Layton reçoit un code du jeu suivant et génère un code pour le jeu précédent + le jeu suivant, tous ces codes donnant accès à des surprises ; ex : la Boîte de Pandore a donné un code pour l'Etrange Village et reçu un code du Destin Perdu et lui en généré un. Malheureusement, on n'a pas cette continuité entre le Destin perdu et l'Appel du Spectre. Il faudra donc attendre le code du Masque des Miracles.