Call of Duty : Modern Warfare 3 - Test
Jeux Vidéo / Critique - écrit par Mandark, le 14/11/2011 (Tags : warfare modern duty call mode test jeux
Ahhh, déjà la guerre fait rage...sur les forums.
Pros CoD et pros BF3 se tirent dans les pattes à coups d'arguments pas toujours très objectifs pour défendre ou dessouder la dernière itération guerrière d'Activision : « s'ait géniale se jeux sa pette grav » versus « sé nule cé juste un DLC à 70€ » (en pas français dans le texte donc) alimentent depuis sa sortie la polémique sur le troisième volet de la série « la plus vendue de tous les temps ».
De saisissantes visions d'apocalypse.Au rayon des éléments du jeu les plus décriés ou défendus dans cette nouvelle querelle de clochers, on trouve surtout le moteur graphique et le multi. Le premier parce qu'il commence à se faire vieillot pour les uns et accumule les effets spéciaux pour les autres, le second à cause de son accessibilité pour les deux parties (les pros trouvent ça génial, les contres pensent que du coup c'est le royaume des Kevins). Puisqu'en tant que testeur il est nécessaire de s'élever un brin au dessus du débat et de dépassionner sa réflexion pour essayer de porter un jugement objectif, commençons par souligner un point essentiel : Call of Duty : Modern Warfare 3 c'est...du Call of !
Ben oui je sais, c'est con dit comme ça mais cela explique beaucoup de choses, par exemple le fait que, comme on pouvait s'y attendre, la campagne principale - qui est la suite directe de celle de Modern Warfare 2 - se boucle en six à sept heures et que dans ce laps de temps on aura pressé 6427 fois la touche de tir au sein d'un scénario scripté of the dead, exactement comme dans tous les Call of. Et comme dans tous les Call of cette profusion de scripts (qui est devenue une marque de fabrique) est parfaitement maitrisée. Bien entendu c'est là que le bât peut blesser, car même si on prend plein les yeux à chaque seconde on a toujours un peu cette impression d'être dans un rail shooter qui ne dit pas son nom, mais qu'est-ce que vous voulez, c'est ça la formule Call of, et elle n'a pas varié d'un iota avec cet épisode, alors fatalement il y a ceux qui kiffent et ceux que ça commence à énerver, et ces derniers seront sans doute d'autant moins enclins à la clémence que toute impressionnante que soit l'action de Modern Warfare 3, elle évoque furieusement par moments la redite de passages clés des deux premiers volets, comme par exemple ce passage en Somalie qui rappelle instantanément la mission dans les favelas de Rio de Modern Warfare 2 ou, plus flagrant, le chapitre où l'on joue un des gardes du corps du président Russe à bord de son « Air Force 1 » qui renvoie direct aux dernières minutes de Modern Warfare. Ce sentiment de déjà-vu se fera forcément sentir pour ceux qui connaissent la saga donc mieux vaut être prévenu, de même qu'à part quelques rares nouveautés (le bref pilotage d'un petit char radioguidé qui crache grenades et mitraille sur une bande d'inconscients qui se jettent sur la ligne de mire comme des lemmings ou la présence d'un viseur à deux niveaux de zoom sur le fusil d'assaut de la Delta Force) le jeu enquille classiquement les phases alternant combat au sol (fusillades, mission furtives, exfiltration), shoot à la tourelle et largage de missile Prédator. Pas de neuf avec du vieux donc, mais un savoir faire évident pour ce qui concerne la mise en scène pyrotechnique et à grand spectacle, au point même de pouvoir assurer que des trois Modern Warfare, celui-ci est sans conteste le plus explosif tant Infinity Ward (enfin, pour ceux qui sont encore là) et Sledgehammer Games ne ratent pas une occasion de
Un moteur graphique qui vieillit, mais le
spectacle est toujours omniprésent !forcer le trait pour épater la galerie, et ça fonctionne, très bien même. Que ce soit au milieu d'un New York dévasté, au pied de la tour Eiffel en flammes, à Prague, à Berlin où dans le métro Londonien, le mot d'ordre est le même : faites moi péter tout ça !
Un spectacle de chaque instant donc, que vient hélas un peu entacher un moteur graphique qui lui n'a clairement pas évolué depuis le temps, et qui, s'il déchirait la rétine il y a peu encore, se retrouve maintenant mis à mal par la concurrence (sans même parler du Frostbyte Engine de Dice - sur PC du moins - qui fout 40 baffes à tout le monde, le rendu visuel de titres comme Rage ou les Uncharted donne l'impression que Modern Warfare 3 date de l'époque de...Modern Warfare). Fondamentalement cela n'empêche pas de prendre plaisir à jouer, surtout si on est fan, mais justement en tant que fan on tique un peu, et on espère fortement que les volets suivants se verront dotés d'une parure plus jolie, plus moderne et surtout, moins aliasée. Pour ne pas gâcher l'ambiance on soulignera tout de même que, bien que dépassé, le moteur graphique de Modern Warfare 3 a cependant - comme c'était le cas pour ses grands frères - un avantage, celui de tourner à 60 fps sans jamais faillir, et que le level design est toujours particulièrement réussi.
Voilà donc ce que l'on peut dire de la campagne solo, une réussite indéniable même si techniquement perfectible et n'innovant finalement en rien, mais qui (quand on aime) remplit son contrat, à savoir : être fun.
L'inévitable séquence sous-marineReste que (tous en chœur) l'intérêt de l'achat d'un Call of Duty se justifie surtout par son multijoueur (parce qu'à 70 eu les six ou sept heures de jeu, ça fait quand même cher payé la ballade, d'où le fait sans doute que certains qualifient haineusement Modern Warfare 3 d'add-on au prix exorbitant), et de ce côté là on attendait bien évidemment Infinity Ward et Sledgehammer au tournant.
Heureusement, côté frag à plusieurs la licence possède déjà une base plus que solide et qui est la raison réelle de son succès, parce que dynamique, accessible, immédiate et valorisante. C'est donc sans surprise que l'on retrouve un service online de qualité pour se tirer dessus joyeusement sur 16 maps inspirées de la campagne principale et dans les modes de jeu désormais classiques que sont le Deathmatch, Team Deathmatch, Domination etc...et un petit nouveau, le mode Kill Confirmed (Elimination Confirmée) qui est un Team Deathmatch avec une petite subtilité : pour que les points d'un frag comptent il faut récupérer le dog-tag (la plaquette d'identification militaire) de la cible que l'on vient d'abattre, ce qui ajoute une petite dimension stratégique, puisqu'il possible de se faire souffler un dog-tag par un des membres de l'équipe adverse et de voir ainsi son kill ne ramener aucun point, et bien entendu c'est le camp qui en a le plus en fin de partie qui l'emporte.
Elite, l'application qui fédère tous les
amoureux de la licenceLe jeu en ligne a aussi subi un équilibrage avec la présence des Strike Packages, qui offrent une diversité de récompense en cas de Killstreaks (séries de frags de trois ou plus sans s'être fait dessouder soi-même). Avant, il n'y avait qu'un seul type de récompense qui donnait d'outrageux avantages au meilleurs shooters, laissant aux joueurs de niveau plus moyen (comme moi) de moins en moins de chances de scorer au fur et à mesure de la partie. Maintenant avec les Strike Packages on n'est plus seulement récompensé pour ses aptitudes au tir, mais aussi pour ses capacités de soutien. Si par exemple on aide ses coéquipiers à remplir un objectif ou qu'on leur vient en aide à un moment critique, on pourra obtenir d'intéressants bonus, comme la possibilité d'utiliser des tourelles automatisées qui arroseront copieusement de plomb le premier hostile venu. On compte trois types de packages (on choisira celui qui nous convient le mieux avant chaque partie, ou entre chaque respawn), qui favoriseront les différentes façons de jouer suivant que l'on soit un malade de la gâchette, un renfort efficace ou bien un « loup solitaire » plutôt axé sur les perfs individuelles, et - toujours afin de ne pas laisser un goût amer dans la bouche des joueurs pas forcément skillés - le compteur de frags ne se remet pas à zéro quand on se fait plomber (car soyons honnêtes, ce n'est jamais qu'une question de minutes, voire de secondes dans un CoD).
Autre ajout, qui n'est pas vraiment une nouveauté puisqu'il faisait déjà partie du local/online de Modern Warfare 2, le mode Spec Ops, sous-titré ici « Survival » et qui reprend le principe du mode Horde sur les 16 cartes multi proposées par le online, à la différence que là on est deux face à des vagues d'ennemis de plus en plus balèzes et que chaque frag rapporte de l'argent qu'il faudra allez dépenser à des endroits précis de la map pour upgrader son équipement.
De plus (et encore une fois comme dans Modern Warfare 2) on retrouve également la possibilité de rejouer en co-op 16 des missions du mode campagne avec un frère d'arme.
Paris, la capitale où on peut encore fumer
librement !
On notera également que Modern Warfare 3 permet l'accès au service Elite, sorte d'immense base de données pour tous les férus de la guerre virtuelle made in Activision, et qui permet de visionner stats et autres données sur tous les joueurs de Call of, que ce soit sur ce dernier épisode ou les autres. Il me sera hélas assez difficile de donner un avis sur la question, l'accès à Elite nous étant refusé depuis le début pour cause soit de maintenance, soit de trop grande affluence sur les serveurs. Un problème qui sera sûrement réglé sous peu, le temps que l'équilibre se fasse.
Quoi qu'il en soit nous avons encore bien là un parfait exemple de savoir faire dans la gestion du multijoueur et celui de Modern Warfare 3 conserve tous les aspects qui faisaient (et font toujours) de ceux des précédents des incontournables du genre : c'est speed, fluide et facile de prise en main. Les maps pas trop grandes favorisent une action soutenue, on respawne immédiatement, on est sans arrêt récompensé et en dix minutes on se retrouve totalement accro ! Bref, indéniablement - pour ceux qui aiment, encore une fois - Call of Duty reste la série de référence pour ce qui est du multi guerrier accessible et fun.
Pas de surprises donc, avec ce Modern Warfare 3 on a à faire à une recette toujours aussi efficace en solo, co-op et multi. Rien de nouveau sous le soleil certes, mais du travail de pro qui remplit largement son office et qui trônera sans faire tâche sur l'étagère aux côtés des deux précédents opus.
So now, let's get out there and kill something !