8.5/10Dead Space 2 - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 04/02/2011
Notre verdict : 8.5/10 - Space mountains (Fiche technique)

Tags : dead space premier test isaac necromorphes xbox

Personne n'attendait le premier Dead Space, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a surpris son monde avec son ambiance unique. 2 ans après sa suite est-elle à la hauteur ?

Sorti il y a 2 ans, Dead Space avait si bien su remuer les tripes de ceux qui s'y étaient essayé que le jeu se retrouva rapidement estampillé « ride ultime » dans la catégorie survival-horror. Une étiquette très loin d'être injustifiée (même si pour l'auteur de ces lignes rien n'égale la trouille malsaine générée par la saga Silent Hill) tant les petits gars de chez Visceral Games avaient su jouer sur toutes les ficelles du genre horrifique, notamment grâce à une savante utilisation de l'ambiance sonore, de l'obscurité, et surtout en faisant des abominations du jeu un type d'ennemi hors du commun, puisque ces derniers pouvaient sortir d'absolument partout (du sol, du plafond, d'un chapeau), et que pour s'en débarrasser il fallait impérativement leur sectionner les membres pour les ralentir avant de leur éclater la tête à coups de tatane, la bonne vieille méthode du « une bastos dans le crâne et c'est marre » d'ordinaire en vigueur se révélant ici totalement inefficace.
Bref, Dead Space proposait du sang neuf dans le petit monde du survival, et il le faisait drôlement bien ! A tel point que même si ce ne fut pas le succès public escompté, le titre gagna immédiatement une reconnaissance critique, autant de la part de la presse que de celle des joueurs.

Sorti il y a une semaine, Dead Space 2 fait-il aussi bien, voire mieux ?

New Game +


Here we go again !
Ian Milham, directeur artistique sur les 2 opus, nous avait prévenu : Dead Space 2, c'est plus de trouille, plus d'action, plus d'armes...bref, Dead Space 2 c'est plus de Dead Space ! Et force est de constater que le bougre n'a pas menti, même si quelque-part dans l'opération l'ambiance est devenue un peu plus survival que horror (mais que l'on se rassure, la sauce bolognaise gicle toujours à plein).
Explication : suite à sa « mésaventure » lors de l'épisode précédent, Isaac Clarke se retrouve en camisole de force sur « La Méduse », une station spatiale orbitant (je sais, c'est pas propre) autour de Saturne, questionné à longueur de temps sur les événements survenus à bord de l'USG Ishimura. Alors qu'il est toujours dans le coaltar et incapable de se rappeler comment il est arrivé là, l'enfer se déchaîne à nouveau et les nécromorphs envahissent les lieux.

Ni une ni deux, ceux qui ont bravé les ténèbres du premier Dead Space vont vite retrouver leurs marques, et les vieux réflexes, comme celui de se retourner toutes les 10 secondes. Car côté ambiance Dead Space 2 fait dans l'imparable : la direction artistique est d'ailleurs tellement aboutie, tellement réfléchie, que malgré le stress inhérent à chaque coin de corridor un peu sombre, on se sent obligé d'avancer parce qu'on veut savoir ce qu'il se trame, et profiter de l'excellent design du jeu au maximum. Il règne en effet dans Dead Space 2 une atmosphère prenante qui n'est pas sans rappeler Bioshock, dans le sens où la station de La Méduse rappelle énormément Rapture City juste après sa chute et l'infestation des chrosômes, et à bien y regarder les analogies entre les 2 titres ne s'arrêtent pas là. Mais nous ne sommes pas ici pour jouer au jeu du comparo, pour la simple et bonne raison que si certaines similitudes il y a entre les 2 séries, chacune garde son identité propre et réussi à s'imposer comme une aventure majeure, et si comparo il doit y avoir, c'est avec le premier Dead Space. 2 ans après donc, l'ingénieur le plus malchanceux de l'univers doit de nouveau se frayer un chemin à travers les hordes de vermines mutantes et agressives. On retrouve à peu de choses près le bestiaire pas ragoûtant du premier volet, plus quelques nouveaux monstres pas piqués des vers pour ce qui est de foutre le dawa (y'en a qui vous dégueulent littéralement de l'acide dessus, ce qui non content de vous faire perdre de la santé vous ralentit considérablement durant quelques secondes). Alors pour bien faire le ménage, Isaac doit bien sûr sectionner quelques membres à l'aide de son cutter-plasma, mais il dispose aussi cette fois-ci d'un arsenal plus étendu, et résolument pratique, comme par exemple le lance-javelots qu'il est possible d'électrifier après avoir empalé un vilain (dégâts collatéraux garantis en cas d'attaque de masse) ou le fusil lance-mines, plus que bien pour couvrir ses arrières (à noter qu'à l'instar de Dead Space il faudra d'abord se procurer les plans techniques des pétoires et pruneaux avant de pouvoir les récupérer dans les diverses bornes de stockage. Toutes les armes du jeu bénéficient toujours d'un tir secondaire et peuvent être upgradées contre des crédits). La stase fait aussi son retour, permettant de figer le temps quelques (salvatrices) secondes en cas de forcing un peu trop prononcé des nécromorphs (pouvoir également nécessaire à la résolution de certaines énigmes), et la télékinésie s'avérera souvent utile pour renvoyer dans la sale face d'une abomination le membre
Gare à la dépressurisation !
acéré que l'on vient de lui trancher, économiser ses munitions restant une constante de la série, surtout au vu de la deuxième partie du jeu, plutôt velue pour ce qui est de la résistance ennemie.
Au niveau des amélioration bienvenues on trouvera aussi un marquage laser « fil d'Ariane », plus arrondi et qui indique maintenant non seulement le chemin à suivre pour avancer, mais aussi ceux menant au point de sauvegarde, à la station de stockage ou au centre de modif le plus proche.

The bigger the better !

En passant du décor étriqué de l'USG Ishimura à celui démesuré de la station orbitale de La Méduse, il était évident que Dead Space 2 allait pouvoir moins jouer sur le registre de la trouille claustrophobe, ce qui est effectivement le cas. Mais ce que le titre a perdu en tension solitaire il le gagne en rythme, et Visceral Games nous embarque pour l'occasion sur un grand huit survolté. Un peu à la manière de Resident Evil 4, Dead Space 2 est une véritable pièce d'horlogerie Suisse qui pousse à ne jamais lâcher le pad. Mieux, on s'attend tellement tout le temps à ce qu'une ou plusieurs saloperies débarque de nulle-part que la tension générée se transforme en adrénaline pure au moment de les éparpiller façon puzzle. Une mise en scène parfaitement maîtrisée dans l'art de créer la panique (Milham cite volontiers des influences comme John Carpenter ; vous conviendrez qu'il y a pire), sublimée, comme cité plus haut, par une direction artistique de folie (et pour ceux que ça intéresse, une expo Dead Space 2 se tient d'ailleurs jusqu'au 28/02 à l'espace ArtLudik de la bibliothèque MK2 de Paris).

Metro, boulot, nécros
Dead Space 2
est effectivement superbe et use intelligemment des clairs-obscurs et d'une bande son proprement impressionnante pour ce qui est de la spatialisation (5.1 obligatoire !) et des bruitages forcément pas rassurants, pour ne pas dire plus. Le design des différentes combinaisons fait également mouche, conférant une vraie classe à Isaac et donnant au joueur une certaine impression de puissance. Au final on se retrouve avec un vrai sans faute esthétique, immersif au possible, qui n'est hélas finalement desservi que par un scénario pas franchement original. Dommage, mais pas si grave car cela n'empêche pas de vouloir remettre le couvert une fois l'aventure bouclée, en mode new game + cette fois-ci, pour pouvoir pousser son arsenal à donf' et récupérer l'intégralité des items du jeu. Une bonne chose car Dead Space 2, comme c'est le cas pour beaucoup de blockbusters ces dernières années, se termine en une dizaine d'heures en normal. Cela dit les vrais téméraires pourront tenter le mode de difficulté hardcore, où les nécromorphs sont plus que retors, et où le nombre de sauvegardes dispos sur l'ensemble de la partie est de 3 !

On pourra aussi se rabattre sur le mode multi du soft, basé sur l'intéressant principe du human Vs necromorph. 5 maps proposant chacune un objectif différent, comme la récup de datas ou la fuite désespérée, entre autres, pour incarner tour à tour un soldat ou un alien. Franchement sympathique, notamment parce qu'on a la possibilité de jouer les méchants cracheurs de vomi corrosif, le on-line ne pêche que par son manque de diversité de modes de jeu. Il a cependant le mérite de poser de bonnes bases pour un multi plus évolué, sans aucun doute à l'ordre du jour sur un éventuel (et prévisible) Dead Space 3.


attention derrière toi, c'est affreux !
Dernier détail important, comme pour le premier épisode Dead Space 2 n'annonce aucune indication on screen, tous les repères indispensables (niveau de vie, jauge de stase) étant uniquement visibles au dos de la combi que porte Isaac, et l'inventaire se matérialise toujours sous la forme d'un hologramme 3D temps réel.

Carton plein donc pour cette suite qui se pose comme un des meilleur trip « train fantôme » de ces dernières années. Beau, réfléchi, tendu...et fun, comme le sont tous les bons jeux !